La cérémonie de rentrée solennelle à Aix Marseille Université a débuté jeudi 5 octobre par une minute de silence en hommage aux deux étudiantes victimes du meurtre au couteau perpétré dimanche à la gare St Charles à Marseille. « Au nom de l’ensemble de la communauté universitaire, je tiens à renouveler ce soir ma profonde émotion et avoir une pensée sincère pour les familles des deux victimes et leurs proches. Il n’y a pas de mots justes dans de pareilles circonstances mais plus que jamais, nous devons être tous unis, tous mobilisés, tous solidaires » a déclaré Yvon Berland qui tout au long de la semaine a su avoir les mots et les gestes justes en pareille circonstance.
« Une rentrée particulièrement endeuillée mais une rentrée qui doit aussi porter notre force de vie, notre volonté de continuer, c’est bien le minimum que nous puissions faire en la mémoire de Laura et Mauranne qui, toutes deux, rêvaient de grands projets » a poursuivi ensuite le président d’Aix Marseille Université. Il a ainsi livré un discours offensif tant pour décrire les avancées au sein de la première université francophone au monde que pour s’attarder, ce qui est nouveau, sur le grands enjeux de l’université de demain. Parmi eux, Yvon Berland insiste sur la nécessité de mieux orienter les futurs étudiants avant le grand saut dans l’enseignement supérieur.
« Il ne faut pas se voiler la face »
« Il ne faut pas se voiler la face, disons les choses réellement : aujourd’hui, ce sont 40% des étudiants inscrits en première année de licence qui : soit ne se présentent pas aux examens, soit ne passent pas toutes les épreuves. » Un constat amer qui oblige le responsable à passer à l’action car « prôner de ne rien changer au prétexte que tout bachelier doit pouvoir entrer à l’université et choisir la filière qu’il veut sans autre discernement, ce n’est pas une erreur, c’est une faute, une faute au détriment de notre jeunesse. »
Yvon Berland sait que le gouvernement travaille à des évolutions, ce qui ne l’empêche pas de vouloir expérimenter en local. « Faisons donc un diagnostic pour trouver les bons traitements. La réflexion se conduit actuellement au niveau national. Il y aura des propositions mais elles ne doivent pas empêcher les initiatives locales, le droit à l’expérimentation doit être possible. » Première initiative, simple et sans doute efficace : l’intervention d’étudiants dans les lycées. En présence de nombreux élus et personnalités dont Renaud Muselier, le président de la Région Provence Alpes Côte d’Azur et Bernard Beignier, le recteur, le président d’Amu annonce cette première initiative : « Nous allons travailler avec la Région et le Rectorat pour envoyer dans des classes de seconde, des étudiants pour informer les lycéens. Oui dès la seconde. Toutes les actions qui sont déclenchées au moment du bac sont trop tardives. » Parallèlement aux actions concrètes, Yvon Berland évoque « la transformation pédagogique qui doit constituer à présent l’une des clés de l’évolution de l’enseignement supérieur. » Vaste programme.
DOCUMENT SOURCE
L’intégralité du discours d’Yvon Berland