Lors de sa dernière réunion le mardi 14 mars à la préfecture, le comité de pilotage de la charte Ville-Port a fait le point sur les grands dossiers en cours et lancé de nouveaux projets. Cette instance se réunit une à deux fois par an depuis 2013 avec pour objectif l’intégration du port dans le tissu urbain phocéen et l’implication de la Ville de Marseille et de la Métropole Aix-Marseille Provence dans le développement du port. Cette mobilisation multilatérale doit placer Marseille, la Métropole et le port au cœur des flux méditerranéens et mondiaux. Une mission également inscrite à l’agenda économique de la Métropole AMP tel que présenté le 13 mars. Le comité de pilotage réunit les huit signataires de la charte en 2012 : l’État, le Grand port maritime de Marseille (GPMM), Euroméditerranée, la Ville de Marseille, la Métropole AMP, le Conseil départemental des Bouches-du-Rhône, la Région Paca et la Chambre de commerce et d’industrie de Marseille-Provence.
La réunion du 14 mars a permis notamment de faire le point sur les projets d’intérêt commun déjà engagés tels que l’aménagement des accès au port depuis l’autoroute, avec étude sur la desserte par les transports en commun, ou encore l’avancement du projet “smart port” via un pacte métropolitain d’innovation. Un projet qui implique tous les acteurs pour qu’à l’avenir, tous les sites portuaires soient raccordés en fibre optique à très haut débit et que la circulation des marchandises à l’interface de la ville et du port soit simplifiée.
Mourepiane toujours soumis à une mutation du Canet
Le terminal de transports combinés de Mourepiane, dossier emblématique de l’interface ville-port, fait l’objet d’une nouvelle concertation. Un recentrage sur le domaine portuaire est envisagé et une phase 2 est en cours de préparation. Un avenant au contrat de plan État-Région annonce 10 millions d’euros de financement pour supprimer le passage à niveau de Saint-André. Reste que tout dépend encore du transfert des activités ferroviaires marchandises du site du Canet, une décision propre à la SNCF. Ce transfert permettra de débloquer tout le projet, y compris l’aménagement du parc des Aygalades, inscrit dans l’opération Euromed 2, et la création d’une cité scolaire internationale.
Mais la rencontre de tous les signataires est surtout l’occasion de lancer de nouveaux dossiers. Ainsi, plusieurs pistes se concrétisent :
> Le GPMM prévoit, en collaboration avec le département des recherches archéologiques et sous-marines (Drassm), la création d’un centre de conservation des objets immergés à l’Estaque. Le ministère de la Culture a déjà budgété 10 millions d’euros pour ce projet qui renforcera Marseille dans sa position de capitale mondiale de l’archéologie sous-marine ;
> Lancement de la deuxième phase de Grande Joliette. L’étude opérationnelle qui sera validée lors du prochain comité de pilotage, programmé cet été, va tracer les lignes d’aménagement des quais du J0 (côté Terrasses du port) au J4 (côté Mucem).
Vers la Métropole-port et la mise en place de Piicto
La séance de travail s’est terminée par le lancement officiel par le préfet d’une démarche de charte Métropole-port. Ce nouveau document, qui devrait être signé en 2018, étend le territoire d’action de l’interface ville-port. L’idée est d’appuyer la stratégie de développement économique de la Métropole telle qu’elle l’a présentée le 13 mars, en concordance avec les orientations stratégiques de GPMM. Ainsi, les bassins Est et les bassins Ouest feront l’objet de la même attention. Toute la façade maritime est concernée mais le bassin industriel de Fos-sur-Mer devrait être le premier bénéficiaire avec la zone Piicto (Plate-forme industrielle et d’innovation Caban-Tonkin). D’ailleurs Jean-Claude Gaudin et Martine Vassal, respectivement à la tête d’AMP et du conseil départemental, ont “insisté sur l’urgence de l’aménagement économique du foncier disponible sur Piicto“. La Métropole propose d’accompagner le GPMM pour la commercialisation de ce foncier à des acteurs industriels dès 2017. L’aménagement rapide de la zone va contribuer au rayonnement international du territoire et intéresse déjà l’industriel chinois Quechen qui a visité le site en octobre 2016.
Repères :
Trois groupes de travail ont été constitués hors du comité de pilotage
> Economie portuaire et territoriale, piloté par la CCI Marseille-Provence,
> Infrastructures portuaires et dessertes terrestres, piloté par la Dreal (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement),
> Aménagement urbain et synergies ville-port, piloté par la Métropole AMP.> La réaction de Christine Cabau-Woehrel après la présentation de l’agenda économique de la Métropole et le partenariat Métropole-port (13 mars).