De nombreux collectifs (5-Novembre, Marseille contre les PPP, pour la défense de La Plaine, réseau des bibliothèques…) ont appelé à venir manifester le 10 décembre, devant l’espace Bargemon, avant l’ouverture du conseil municipal de Marseille. Outre les délibérations inscrites à l’ordre du jour, il a été convenu par les présidents de groupe de consacrer à minima une heure trente au drame de la rue d’Aubagne et plus largement à la problématique de l’habitat indigne et dégradé dans la deuxième ville de France.
Le conseil débutera par un temps solennel en mémoire des victimes de la catastrophe du 5 novembre, puis plusieurs rapports en lien avec le sujet seront présentés en urgence afin de les envoyer dans les plus brefs délais au contrôle de la légalité. Viendra ensuite le temps du débat, à l’occasion duquel le maire LR Jean-Claude Gaudin s’exprimera en préambule. Mais dans un contexte local et national d’extrême tension, marqué par les violences lors des mobilisations des gilets jaunes et des lycéens, l’inquiétude grandit quant à la tenue dans le calme de cette derrière séance de l’année. Face à d’éventuelles risques de débordements, l’espace Bargemon sera placée sous haute protection, avec barrage filtrant à l’entrée pour permettre aux élu(es) d’y entrer en toute sécurité. Depuis jeudi 6 décembre, en vue de cette large mobilisation, les partis politiques appellent à la « dignité » et à la « responsabilité », imposant néanmoins chacun leur vision des événements. Les déjeuners ou conférences de presse se sont d’ailleurs multipliés en amont du conseil municipal.
Yves Moraine (LR) : « La municipalité a été exemplaire »
Vivement critiquée pour sa défaillance de communication dans la gestion de la crise, la majorité municipale Les Républicains affiche une certaine unité à l’approche du conseil. Au cours du déjeuner presse, qui précède traditionnellement la séance municipale, Yves Moraine, président du groupe LR, était entouré jeudi 6 décembre d’autres adjoints, parmi lesquels Arlette Fructus, déléguée au Logement, Laure-Agnès Caradec, en charge de l’urbanisme, Julien Ruas, délégué à la prévention et gestion des risques urbains et au bataillon de marins-pompiers, Patrick Padovani, délégué à la santé, Xavier Mery, délégué à l’intégration et à la lutte contre l’exclusion. Sabine Bernasconi, maire des 1/7 arrondissements et Dominique Tian, le premier adjoint qui se fait très discret, ont aussi rejoint l’équipe après le conseil de secteur qui avait lieu dans la matinée.
Une présence pour « exposer, expliquer dans le détail, le travail qui a été le leur », introduit Yves Moraine. « Pour illustrer qu’au-delà de l’accident, la municipalité a été exemplaire dans sa gestion des crises, aux côtés de la Métropole, pour éviter d’ajouter du malheur au malheur. On a essayé de gérer de manière rigoureuse et sérieuse ». Et d’ajouter : « Lorsqu’on ne communique pas, on nous dit que l’on fuit. Si on communique, on nous dit que l’on fait des coup de com’. Donc nous avons travaillé et on a informé. Voilà quelle a été notre ligne de conduite. Faire de politique politicienne sur le dos des victimes est quelque chose d’ignoble. »
L’appel à la dignité
La mobilisation du lundi reste néanmoins source d’inquiétudes. « La revendication est légitime, la violence ne l’est pas. Dans ce contexte, chacun doit faire preuve de dignité », plaide Yves Moraine. La dignité. Le mot d’ordre pour que cette séance « puisse se dérouler dans des conditions optimales à l’intérieur comme à l’extérieur de l’hémicycle », déclarait le président du groupe socialiste Benoît Payan, un peu plus tôt ce matin-là.
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