10 000 hectares à Fos-sur-Mer et 400 hectares à Marseille…le plus grand port de France. Le Grand port maritime de Marseille (GPMM) est un établissement indépendant, propriétaire de ses terres et financé sur ses propres recettes. Les Terrasses du Port, le Silo et tous les terrains exploités par le port lui appartiennent. Christine Cabau-Woehrel en est la directrice depuis le mois de février 2014. En poste pour cinq ans, l’ancienne présidente du directoire du Grand Port de Dunkerque et ex CMA-CGM va devoir bâtir un nouveau projet stratégique dont les grands axes devraient être connus dès le mois de septembre 2014. La version définitive, elle, ne sera validée qu’en janvier 2015.
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Depuis la réforme portuaire de 2008, les ports autonomes français (Marseille, Le Havre, Dunkerque, Nantes-Saint-Nazaire, Bordeaux, La Rochelle et Rouen) – rebaptisés du même coup « grands ports maritimes » – se sont recentrés sur la gestion des infrastructures et la promotion de la place portuaire ; ont dû « unifier la manutention portuaire en transférant l’outillage et le personnel grutier à des opérateurs privés de manutention » ; et ont vu leur gouvernance se moderniser.
« Chaque activité a son lot de contraintes »
Le Grand port maritime de Marseille compte ainsi parmi ses compétences : la location des terrains dont il est propriétaire, la gestion des espaces naturels à Fos-sur-Mer, l’acheminement des marchandises. « Nous devons créer les conditions pour que les liaisons soient meilleures, explique-t-on du côté de la direction. Nous assurons également la promotion du port et mettons en avant sa fiabilité. Nous gérons enfin tout ce qui concerne la sécurité et la sûreté du port. »
Marchandises liquides et solides, conteneurs, transports de passagers et croisières, le Grand port maritime de Marseille cumule plusieurs activités dont la plus importante et la plus rémunératrice reste le transport de pétrole – environ 60% de l’activité. « Mais le schéma change et l’activité est en baisse, constate-t-on place de la Joliette, au siège du GPMM. Chaque activité a son lot de contraintes. » Le transport de passagers, par exemple, est une activité saisonnière où 80% du trafic est concentre sur l’été et elle de plus en plus concurrencée, par l’avion notamment. C’est pourquoi la présidente du port espère densifier les échanges avec le Maroc par exemple.
Le nombre de croisiéristes, lui, est passé de moins de 10 000 en 1992 à plus d’1,2 million aujourd’hui. « Il a donc fallu tout repenser, créer des gares, assurer des liaisons avec la ville, créer des espaces pour les bus, etc. »
Les grandes orientations connues à la rentrée
Pour faire face à des faiblesses identifiées et listées notamment dans le rapport de l’OCDE sur la métropole d’Aix-Marseille-Provence – opportunités de croissance manquées, compétitivité défavorable, manque de connexions courtes et en haute mer, voies d’accès routières et ferroviaires insuffisantes – le Grand port maritime de Marseille travaille, entre autres, à la diversification de ses activités, à la fidélisation de ses clients via la mise à disposition d’entrepôts logistiques ou d’usines de stockage – « comme ça, ils ne partent pas du jour au lendemain ! » – et à la mise en place d’un nouveau terminal méthanier d’ici 2017. Quant à l’arrivée de la métropole d’Aix-Marseille-Provence, l’établissement y voit un avantage : « La métropole va dans notre sens, nous sommes sur un territoire en perpétuelle évolution qu’il faut faire vivre et accompagner ».
Rendez-vous en septembre 2014 pour connaître les grandes orientations stratégiques que proposera la nouvelle directrice, Christine Cabau-Woehrel et en janvier 2015 pour la version définitive.