Les quelques mili-secondes que pourrait faire gagner aux opérateurs de télécoms et de l’industrie des contenus une localisation à Marseille vont-elles être le nouvel or de la ville dans les années qui viennent ? De nombreux opérateurs et acteurs du numérique le pensent sérieusement. Les projets sont bien réels et les premiers investissements significatifs. L’année dernière le groupe hollandais Interxion a mis 45 millions d’euros sur la table en rachetant le data center de SFR. Plus récemment, il s’est allié à l’opérateur Oman télécommunications et Sipartech (opérateur indépendant dans lʼinstallation de fibre optique) afin de réaliser une nouvelle liaison entre l’Asie et l’Europe.
En présence du maire Jean-Claude Gaudin, de Dominique Tian, 1er adjoint au maire de Marseille, et de Didier Parakian, adjoint au maire délégué à lʼEconomie et aux Relations avec le monde de lʼentreprise, une rencontre a eu lieu vendredi 29 avril avec les dirigeants d’Omantel. Elle a porté sur lʼinstallation dʼun câble en fibre optique reliant Alexandrie et Marseille dont le dossier a été instruit par la Ville de Marseille en liaison avec les services de lʼEtat. Ce câblage représente un investissement de 71 millions de dollars.
La traversée de 20 pays
Marseille devrait ainsi être reliée au reste du monde par un second câble en fibre optique réalisé par un consortium que pilote le groupe Orange. Avec ces deux câbles, permettant un gain de temps optimal dans les transactions audio-visuelles et numériques, la ville est désormais le point d’arrivée d’un hub partant de Hong Kong et Singapour et traversant 20 pays. « Destinée à assurer la connexion de 3,5 milliards de personnes en Afrique, au Moyen Orient, en Asie avec l’Europe, Marseille confirme sa position majeure dans le secteur des télécommunications comme dans les projets de Smart City ou du numérique » se félicite la ville dans un communiqué.
On attend désormais de voir quelles sont les entreprises qui viendront s’implanter, attirées par cet avantage compétitif d’être tout prêt de l’arrivée des tuyaux.
Repères
Un point de convergence historique : 9 câbles optiques sous-marins.
« Marseille est historiquement le point de convergence de plusieurs réseaux télécoms internationaux, constituant ainsi une importante voie de transit du trafic internet mondial, provenant notamment des pays émergents qui représentent une part croissante du trafic Internet mondial (Bassin méditerranéen, Afrique, Asie). Cette arrivée de multiples câbles sous-marins constitue un atout important, en renforçant l’accès à une connectivité abondante et compétitive, et permettant également de disposer de très faibles temps de latence avec les marchés émergents du pourtour méditerranéen. Par ailleurs, ces câbles optiques sous-marins sont interconnectés avec de nombreuses infrastructures optiques « terrestres » sur le territoire Aix-Marseille-Provence, permettant de compléter l’acheminement du trafic vers les principales métropoles européennes. »
10 à 15% de l’offre française en datacenters déjà localisés dans la métropole« Il existe actuellement en France de l’ordre de 130 datacenters qui proposent de la location d’espace et de serveurs. Ce sont plus de 300 000 m2 qui sont gérés par une trentaine de prestataires (SFR, Interoute, Cogent, Colt, Equinix, Interxion, Telehouse, etc.). Sur le territoire d’Aix-Marseille-Provence, 6 datacenters sont concentrés sur le territoire de 3 communes et représentent de l’ordre de 20 000 m2 de surfaces (soit de l’ordre de 10 à 15 % des surfaces de datacenters hors Île-de-France).
> Marseille : Jaguar Network (8 000 m2), Interxion (5 400 m2), Interoute (1 000 m2), IELO (1 000 m2),
> Aix-en-Provence : Acropolis (1 000 m2), Proxicenter TDF (1 700 m2)
> La Ciotat : ASPServeur (1 000 m2). »Source : Textes Mission Métropole . Illustration cabinet Tactis. Interpellations stratégiques 7. Le numérique, pour une métropole connectée et innovante