Tangram souffle ses dix bougies et fait le bilan. À l’heure des gros chantiers tels que la requalification du cours Lieutaud et du centre ville de Marseille, l’agence d’architecture a de nouvelles ambitions et s’en donne les moyens. Tangram a remis à neuf, avant d’investir depuis octobre, l’ancien siège des Affaires Maritimes rue des Phocéens (Marseille 2e) où se sont également installés le Fongecif, le siège social d’Habside, le BAM (lieu événementiel) et Cité Fab, un espace de coworking.
Avec 80 employés de quinze nationalités différentes et 6,5 millions d’euros de chiffre d’affaire, Tagram se présente comme la première agence d’architecture de la région et voit plus loin encore. Après de très nombreuses réalisations “à domicile” dont certaines encore en cours (extension de l’aéroport Marseille Provence, transformation du Jarret…), Tangram veut voir plus loin et développer des projets nationaux et internationaux.
Deux nouveaux associés pour nourrir de grandes ambitions
La démarche est déjà en cours, Tangram a une dizaine de projets en chantier en dehors de la région Paca. L’agence conduit par exemple la transformation des anciennes blanchisseries des Hospices Civils de Lyon en logements et commerces, elle a réalisé des hôtels à Paris, plusieurs hôtels de luxe en Asie du Sud-Est, une cité scolaire au Myanmar et poursuit plusieurs chantiers au Vietnam, en Guyane, à la Réunion. Sur cette lancée, l’agence d’architecture souhaite multiplier les projets au-delà des frontières de l’Hexagone. Car Emmanuel Dujardin, le dirigeant le fondateur, n’en doute pas : « Une agence de Provence peut avoir une destinée nationale et internationale ».
Pour se faire, Emmanuel Dujardin est rejoint par deux nouveaux associés : Laure de Buzon (actuelle cheffe du pôle paysage et espaces publics) et Hervé Le Roy (chef du pôle logement). Plus Tangram grossit et développe ses compétences, plus les projets architecturaux prennent du poids, plus l’agence prend de l’importance « pour peser dans le débat et être audible », assure Emmanuel Dujardin. « Cela permet de tenir des points de vue sur les espaces publics, le vivre ensemble ». Une prise de position assumée, en mai dernier par exemple, lorsqu’il avait exprimé son mécontentement face à la présence de coffrets en plastique jaune d’Orange et Enedis sur les trottoirs de Marseille via une publication LinkedIn.
Un nouvel écrin collaboratif
Tangram mise beaucoup sur son nouveau cadre de travail. La réhabilitation du bâtiment des Affaire Maritimes a suivi la démarche “Bâtiments Durables Méditerranées” et obtenu le niveau argent : utilisation de revêtements respectueux de l’environnement, leds, détecteurs de mouvements et de luminosité, plancher chauffant-rafraichissant, matériaux bio-sourcés et peintures bio. Babyfoot, salles de sieste, cours de yoga, jardin de 400 m², potager… Des conditions de travail en or, propices à l’échange.
Pensée à l’anglo-saxonne, l’agence Tangram est divisée en sept pôles, sept spécialités différentes comme les sept pièces du casse-tête qui composent le logo du cabinet et qui donne son nom à l’agence, une adjonction de compétences qui crée l’unité. « C’est grâce à l’apport de ces compétences différentes que l’on a réussi à bien développer l’agence, c’est un travail collaboratif », constate Emmanuel Dujardin qui assure ne pas être un « starchitecte. » Hervé Le Roy confirme : « Nous pensons qu’il faut laisser de l’espace aux autres, nous ne sommes pas que des managers, nous sommes aussi des architectes et nous travaillons conjointement ».
C’est ainsi qu’a été pensé Cité Fab, l’espace de coworking partageant les locaux de Tangram destiné aux métiers de la fabrique de la ville (étudiants en architecture, ingénieurs conseil, écologue, acousticiens…), pour « partager l’expérience », « aider les personnes qui débutent dans le métier ». « L’idée de transmission est importante, elle fait partie de nos valeurs », souligne Emmanuel Dujardin. Les jeunes architectes qui y passent travaillent pour la plupart sur des projets avec Tangram. « On est open source, en open data, s’en amuse-t-il. Un projet qui est partagé est bien meilleur ».
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