A l’issue de la présentation de lutte contre l’habitat indigne et dégradé (lire par ailleurs), les réactions politiques ne se sont pas faites attendre. Du côté de la Ville, « l’adhésion » est complète. « Cette stratégie correspond à la réflexion et au travail que les équipes de la Métropole et de la Ville de Marseille ont mené en commun au cours des dernières semaines après le drame qui a frappé notre ville », déclare Jean-Claude Gaudin dans un communiqué. « Sa réussite exige une action commune déterminée et durable », poursuit le maire LR de Marseille, indiquant que la Ville s’engagera pleinement dans la mise en œuvre des mesures détaillées dans le « plan » en attendant « les mesures concrètes » précise-t-il, qui pourraient être annoncées par le ministre du Logement et de la Ville, Julien Denormandie en visite à Marseille, ce jeudi 29 novembre.
Bruno Gilles (LR) « garant » du travail collectif
Toujours du côté des Républicains, le sénateur Bruno Gilles a réagi depuis Paris, d’où il poursuit son travail législatif. Pour le candidat déclaré à la Mairie de Marseille, cette stratégie s’inscrit dans « une dynamique générale de l’ensemble des acteurs engagés dans la lutte contre le logement insalubre. L’État, la Ville de Marseille, la Métropole, le Département, la Région, les élus et les partenaires de la lutte contre le logement indigne et dégradé sont tous mobilisés dans ce combat. Il y a urgence. Les outils existent désormais. Nous devons les faire appliquer concrètement. » Bruno Gilles devrait également s’entretenir avec Julien Denormandie ainsi qu’avec le préfet de région, Pierre Dartout, à l’occasion de l’installation du comité de pilotage du dispositif « Initiative Copropriétés » ce jeudi à la Préfecture des Bouches-du-Rhône. Tout en indiquant que les financements ne suffiront pas, il précise se porter « garant de cette nouvelle philosophie qui casse le travail en silo. Notre travail collectif a désormais une obligation de résultats ».
Sophie Camard (LFI) : « le droit au retour des familles évacuées »
En son propre nom, Sophie Camard, députée suppléante de Jean-Luc Mélenchon (LFI) plaide, quant à elle, pour la solidarité envers les nombreuses personnes évacuées ces dernières semaines. Elle estime que Martine Vassal a oublié son statut de présidente du Conseil départemental, qui possède justement des compétences sociales. Ainsi, Sophie Camard demande que l’aide de plus de 100 millions d’euros octroyée par le Département à la Ville de Marseille, dans le cadre du Plan pour Marseille, soit réexaminée « à l’aune des urgences humanitaires » et interroge : « Quelles sont les procédures qui permettront le droit au retour des personnes évacuées ? Quelles sont les clauses de sauvegardes sociales pour éviter une « table rase des pauvres » à Marseille ? ». Avant d’ironiser : « Je suis ravie d’apprendre qu’on pouvait dépenser rapidement 600 M€ sur l’habitat insalubre. Cependant, seule une Opération d’Intérêt National (OIN) peut nous permettre de changer d’échelle et de lever tous les financements nécessaires. Dans le logement comme dans le transport, c’est en milliards d’euros qu’il faut parler ».
Alexandra Louis (LREM) : « Martine Vassal ne comprend toujours pas »
Quant à Alexandra Louis, la députée LREM dont la circonscription couvre une partie des quartiers Nord, elle n’a pas été vraiment convaincue par la présentation de Martine Vassal, comme en témoigne le tweet publié après les annonces de la présidente de la Métropole : « La nomination d’un vice-procureur en charge de l’habitat indigne ne changera rien. La justice ne peut agir que si la ville de Marseille fait remonter les signalements. Martine Vassal, adjointe à la mairie centrale de 2001 à 2015, ne comprend toujours pas d’où vient le problème. »