« Une assemblée plus cool que celle dont j’ai l’habitude ». Ainsi pourrait-on résumer, à la manière de Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des Finances, l’ambiance des Rencontres économiques d’Aix-en-Provence. À l’initiative du Cercle des économistes, près de 230 intervenants ont discuté autour du thème de cette 17e édition : « À la recherche de nouvelles formes de prospérité ». Les débats étaient organisés autour de cinq parcours complémentaires : anticiper, innover, partager, financer et unir. Tous avaient en commun des inquiétudes, comme le Brexit ou l’élection de Donald Trump, mais aussi des espoirs, notamment en ce qui concerne le développement de l’Afrique et de l’Asie.
12 propositions « pour un contrat social de progrès »
Cependant, bien qu’une délégation chinoise particulièrement importante et que de nombreux invités internationaux fussent présents, le Cercle a remarqué, dans sa déclaration finale, que les échanges se sont naturellement centrés sur l’avenir de la France et de l’Europe. À la fin du week-end, Jean-Hervé Lorenzi, président du Cercle des économistes, a présenté 12 propositions « pour un contrat social de progrès », qu’il a discrètement glissé sous le coude de Bruno Le Maire.
Sous le soleil comme sous la pluie, les intervenants se sont volontiers prêtés aux discussions, en mêlant leurs savoirs variés. Pour Françoise Sivignon, présidente de Médecins du monde, les Rencontres ont réuni « des champs d’expertise qui ne se croisent pas souvent, et qui devraient se rencontrer plus souvent ». On a donc pu voir des économistes, bien sûr, des personnalités politiques, des chefs d’entreprises ou encore des philosophes. L’invité exceptionnel reste Thomas Pesquet qui, un mois après son retour sur Terre, a été chaleureusement applaudi par un public debout.
Si l’ensemble du programme a séduit, certains dénoncent un manque de visions alternatives. « C’est très consensuel, ce sont toujours les mêmes débats », explique Sébastien Aublanc, qui co-organise les Rencontres déconnomiques, une contre-programmation au parc Saint-Mitre. « Il n’y a aucune idée nouvelle ici, c’est une grande farce », ajoute-t-il. Autre point critiqué : certaines tablées exclusivement masculines.
Finalement, ces Rencontres auront permis à près de 3 000 personnes, notamment à de nombreux étudiants, de prendre part à des débats sur les grands enjeux économiques de demain : l’innovation, la coopération, les nouvelles technologies, mais aussi l’éducation, la lutte contre les inégalités et la solidarité. Selon Jean-Hervé Lorenzi, « le mot prospérité sera beaucoup utilisé dans les politiques publiques dans les mois qui viennent ».