Le député européen Renaud Muselier tête de liste des Républicains dans les Bouches du Rhône n’y est pas allé par quatre chemins vendredi 10 juillet, pour dénoncer « le bilan catastrophique des socialistes à la tête de la Région depuis 18 ans. » Echec sur toute la ligne selon l’ancien secrétaire d’Etat aux affaires étrangères qui égrène, devant ses partenaires pour ces élections, les UDI Arlette Fructus et Sophie Joissains, les indicateurs de ce qu’il qualifie de « livre noir » de la Région Paca. « L’impôt le plus cher de France (+25%), la dette régionale la plus lourde de France (+56% entre 2010 et 2015), un président et des vice-présidents les mieux payés de toutes les régions de France, l’investissement le plus faible de France, le record en frais de personnel (+55% de dépenses de fonctionnement sous Vauzelle). » Le retard des trains, un « système clientéliste », le chômage…
L’offensive de celui qui veut retrouver dans sa campagne et sa future liste (ouverte à la société civile), « l’esprit de 1995 », se focalise ensuite la Villa méditerranée. C’est pour lui « le symbole de la gabegie socialiste (…) 80 millions d’euros de coût de construction, déjà 20 millions pour l’entretien. » Enfin souligne-t-il, « nous étions la 3ème région sur 22, après la réforme territoriale nous voilà à la 7ème position sur 13. » Autre sujet longuement commenté par le député européen, le montant des aides européennes utilisées par la Région Paca : « 35 millions d’euros alors que la Catalogne en obtenu 173 millions. Nous ne savons pas nous servir des aides de l’Europe »
Consultation, métropoles, euro-méditerranée
Pour affiner leurs argumentaires, les listes Estrosi lancent une grande consultation via Internet. Les habitants sont invités à faire des propositions qui seront ensuite débattues en ateliers par les candidats et des experts comme le souligne Marine Pustorino, vice-présidente du conseil départemental et porte-parole de la liste de Christian Estrosi en Provence.
Interrogé par GoMet’ sur sa vision de la Région Paca comparée à celle de son adversaire (le socialiste Christophe Castaner qui a parlé de la « Californie d’Europe ») Renaud Muselier s’interroge sur cette référence. « Je ne suis pas sûr que la Californie soit un modèle de réussite économique, observe-t-il, préférant évoquer le fort potentiel des « trois métropoles que sont Nice, Toulon et Marseille. » Celui qui a présidé au lancement d’Euroméditerranée, l’établissement d’aménagement, estime qu’il faut faire au niveau de la région ce qui a été fait dans le périmètre de réaménagement de Marseille, avec la même logique financière : « un euro public investi amène trois ou quatre euros d’argent privé. » Il plaide aussi pour une région euro-méditerranéenne. « Je n’ai aucun problème avec ça » glisse-t-il au passage rappelant qu’il a été président de l’Institut du monde arabe.
Sur le thème de l’immigration, il considère que ni le FN ni la gauche n’ont une politique crédible. « Le discours du Front national est inadapté complètement aux problèmes que nous avons aujourd’hui. On ne me verra jamais formulés des propos d’exclusion » assure-t-il. Les représentantes de l’UDI ont également voulu insisté sur le caractère irresponsable du Front national. Arlette Fructus, adjointe à la ville de Marseille déléguée au logement et à la politique de la ville, a insisté sur les positions totalement déplacées de ses interlocuteurs frontistes dans le cadre de ses actions. « Le Front national donne beaucoup de leçons mais ne propose jamais de solutions. On est dans la posture systématique. Jamais une fois on a une proposition qui puisse tenir la route. »