Entre deux rendez-vous pour le Grand Prix de Formule 1 au Castellet, dimanche 24 juin, Renaud Muselier, président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, et Christian Estrosi, vice-président délégué à la coordination des politiques régionales, aux grands événements et à la culture, ont présenté la saison des festivals dans la région pour l’été 2018 à l’Hôtel de Région à Marseille. En tout, pas moins de 205 festivals vont s’y tenir. Les deux élus ont aussi réitéré leur engagement en faveur de la promotion culturelle. « Je suis conscient de la nécessité d’une réaction publique forte », a affirmé Renaud Muselier. Les grands festivals ont bénéficié d’une hausse de 10%, soit 1,5 million d’euros supplémentaire selon le Président, depuis l’arrivée du parti Les Républicains à la tête de la région en 2015.
Des enjeux touristiques
Cette aide à destination des festivals favorise bien évidemment l’attractivité de la région et est bénéfique pour l’économie locale grâce aux retombées qu’ils génèrent. À titre d’exemple, au Festival international d’art lyrique, pour un euro investi, neuf euros sont réinjectés localement, directement ou indirectement.
En tant que deuxième région française en terme de tourisme, de culture et de patrimoine, et première destination touristique de France à l’internationale – six millions d’étrangers sur 31 millions de visiteurs par an – la Région choie particulièrement les activités culturelles. Le budget pour la culture est d’ailleurs sans cesse rehaussé ces dernières années, et passe de 53 à 58 millions d’euros en 2018, là ou d’autres budgets sont diminués, selon l’exécutif.
Les Chorégies d’Orange « sauvées »
Renaud Muselier et Christian Estrosi ont souhaité mettre en avant les Chorégies d’Orange. Le plus vieux festival de France – qui fêtera ses 150 ans en 2019 – a failli disparaître fin 2017 suite à une cessation de paiement. Il a finalement été sauvé par les collectivités publiques, dont la Région. « Avec le Département du Vaucluse, la Ville d’Orange, la ministre de la Culture et les partenaires historiques comme France Télévision ou encore Radio France, nous avons fait le choix de sauver ce festival mythique », a déclaré Renaud Muselier. « Nous avons créé une société publique locale (SPL) dont le Département du Vaucluse, la Ville d’Orange et la Région seront actionnaires et que je présiderai. Cette nouvelle forme juridique sera plus adaptée et nous a permis d’assurer la pérennité du festival dès cet été en assurant la programmation 2018 ».
Par ailleurs, la Région Sud met en place des grandes assises de la culture, en parallèle les conférences permanentes des arts et de la culture. « Cet événement sera notamment l’occasion de donner aux acteurs culturels la possibilité de nous faire leurs propositions pour faire évoluer le format de la conférence permanente des arts et de la culture », a développé Renaud Muselier.
La Région se justifie à propos de Babel Med Music
Renaud Muselier et Christian Estrosi sont revenus sur la situation de Babel Med Music. L’événement hybride, à mi-chemin entre un festival et un marché spécialisé, devait organiser sa 14e édition en 2018. Le président de Région, premier financeur et seul contributeur public, avait décidé dans son budget 2018 de baisser drastiquement ses subventions de 79%, passant de 329 000 euros à 70 000 euros. La décision a porté préjudice à l’association Latinissimo, l’organisatrice de Babel Med Music et de la Fiesta des suds, qui a dû annuler son retour du 15 au 17 mars. « On leur a demandé d’avoir une meilleure visibilité dans le cadre de ce dossier, ils n’ont pas voulu. On a dédommagé tous ceux qui étaient impliqués dans le dispositif, il n’y a pas eu de casse pour Babel Med. On a été corrects de A à Z », s’est défendu Renaud Muselier. « On ne leur pas dit d’arrêter, c’est leur décision. On est la liberté totale mais on n’est pas le tiroir-caisse ! L’État s’est désengagé, sûrement pour une raison, les autres communes ne financent pas, on ne peut pas supporter tout seuls ».
La Région Sud n’exclut pas non plus un nouvel accord en 2019. « On les invite à représenter leur dossier », a conclu Christian Estrosi. De leur côté, Babel Med Music prévoit de revenir sur la scène, avec ou sans le conseil régional.
Concernant le festival Africa Fête, Renaud Muselier parle d’un problème d’organisation bien distinct de Babel Med Music. « On nous attribue la fermeture alors que ce n’est pas le cas ! », s’est exclamé Renaud Muselier.
Liens utiles
> Le guide des festivals en Région Sud est à retrouver sur le site Culturo.fr