Il y a quelques mois, lorsqu’ils étaient interrogés sur le sujet, les députés LREM des Bouches-du-Rhône prenaient des précautions, attendant d’avoir tous les éléments en main pour se forger leur opinion. Le Plan école Avenir programmé par la Ville de Marseille et le choix de la Ville de recourir à un accord de partenariat public-privé (PPP), avec un coût de 1,4 milliard d’euros sur 25 ans, était très controversé. « C’est un sujet sur lequel nous avons été sollicités par beaucoup de citoyens marseillais, à juste titre, car c’est important de savoir comment vont être (re)construite nos écoles », indiquait la Cathy Racon-Bouzon, en juin dernier dans notre émission « Questions de politique », indiquant qu’ils prendraient la parole le moment venu.
Dans cette perspective, les parlementaires ont auditionné l’Ordre des architectes, des fédérations du bâtiment, des parents d’élèves, les acteurs du collectif « Marseille contre le PPP », quelques experts indépendants mais aussi, à deux reprises, les équipes de la Ville « On a besoin d’avoir des éléments de réassurance de la part de la Ville. Il faut que l’on puisse avoir un certain nombre de garde-fous posés de manière contractuelle et avoir une assurance que les écoles pourront évoluer dans le temps », nous expliquait à l’époque Cathy Racon-Bouzon. Des assurances que visiblement les députés estiment ne pas avoir obtenu…
Défaut de garanties
Pour Cathy Racon-Bouzon, comme pour les trois autres signataires de la tribune, Alexandra Louis (3ecirconscriprion), Claire Pitollat (2ecirconscription) et Saïd Ahamada (7ecirconscription), le Plan Ecole Avenir ne présente « pas toutes les garanties » pour offrir aux jeunes marseillais des écoles rénovées en fonction de besoins prioritaires clairement identifiées, pour assurer l’indépendance de la ville vis-à-vis d’un opérateur privé qui aurait un marché aussi élevé, pour maintenir un niveau d’investissement annuel suffisant pour l’entretien de l’ensemble du parc scolaire municipal et pour profiter à l’économie locale et au soutien de l’emploi sur notre territoire.
Remettant en cause la situation financière de la Ville de Marseille, ils disent regretter « que le plan de rénovation dont les écoles marseillaises ont urgemment besoin, soit entériné sous la pression du manque de temps, du manque de moyens et du manque de compétences. »
Privilégier la maîtrise d’ouvrage
Fort de leur constat, les quatre marcheurs formulent plusieurs demandes à la municipalité, au premier rang desquelles un état des lieux « préalable et exhaustif de l’ensemble du parc scolaire, réalisé en dehors du cadre du marché de partenariat, afin de déterminer les écoles qui doivent être rénovées en priorité. » Parallèlement, ils demanderont à l’Etat d’apporter son concours à l’élaboration du diagnostic et des priorités d’interventions. Ils proposent également un travail collaboratif avec tous les acteurs concernés pour mettre en œuvre une série « d’actions prioritaires. » Ils préconisent pour les travaux les plus urgents d’avoir recours à une procédure de maîtrise d’ouvrage (Mop), de revoir le programme de rénovation, de construction, d’agrandissement… de toutes les écoles de la cité phocéenne « sur la base de priorités et des besoins identifiées par l’étude ».
En conclusion, les députés demandent à la Ville de Marseille de suspendre la procédure de PPP dans l’attente d’obtenir un diagnostic précis de l’état des écoles.
Réaction des députés LREM à propos du Plan École Avenir de la Ville de Marseille
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