Dans sa présentation de la programmation pluriannuelle de l’énergie, le président Macron a réaffirmé la fermeture définitive des dernières centrales à charbon en France à l’horizon 2022. Le groupe allemand Uniper est directement impacté par cette décision avec ses centrales de Gardanne et Saint-Avold. « Les déclarations publiées par le gouvernement sont loin de fournir une base solide pour les décisions commerciales », regrette la direction d’Uniper dans un communiqué diffusé le 28 novembre.
Uniper fait peser la menace sur l’approvisionnement et les emplois
La filiale française du groupe rappelle son opposition « à cette mesure de fermeture prématurée ». Si l’entreprise affirme partager « à 100 % l’objectif de décarboner l’économie », elle reste « convaincue que les conditions d’une fermeture ne sont pas réunies aujourd’hui ». Uniper met en avant le risque pour la sécurité d’approvisionnement du système électrique et sur les emplois de ces deux sites français. Il emploie aujourd’hui 174 salariés à Gardanne et une centaine à Saint-Avold. « L’impact social sera majeur. Cette décision gouvernementale est un coup très dur porté à Uniper France », prévient la direction. « La fermeture de nos centrales au charbon en Lorraine et en Provence, bien avant la fin de leur durée de vie techniquement réalisable, entrainerait la fermeture d’un seul coup de la moitié de nos opérations en France. Nous ne pouvons pas compenser économiquement cela par nos activités restantes dans les énergies renouvelables, le gaz naturel et la vente », assure Eckhardt Rümmler, membre du conseil d’administration et directeur d’exploitation de la maison-mère allemande.
Un désengagement de France toujours à l’étude
En raison de l’annonce par le gouvernement français de son intention de fermer toutes les centrales thermiques au charbon du pays d’ici à la fin de 2021, Uniper a soumis ses activités commerciales en France à une révision stratégique au cours des derniers mois. Il a mandaté la banque Rotschild pour étudier une cession éventuelle et des rumeurs font état d’un possible rachat par le groupe tchèque EPH. « Compte tenu du manque de prévisibilité résultant de cette situation, nous devons donc continuer à examiner toutes les options commerciales. Il reste peu de temps pour trouver une solution par consensus; nos employés ont un besoin urgent de savoir où en sont les choses d’ici quelques semaines », prévient Eckhardt Rümmler.