Depuis l’installation de son usine dans la petite commune de Rousset, dans le pays d’Aix, en avril 2016, PopUp House produit une maison par jour. Des logements mais aussi des bureaux en kit, sur-mesure, et qui tiennent sur un camion semi-remorque. « Notre ambition est l’excellence environnementale », précise Yves Lozachmeur, directeur général. L’empreinte carbone est, entre autres, la préoccupation principale de la start-up, créée en 2014. La rapidité de production et d’installation est également un atout majeur. Le kit est préparé en une demi-journée. Et à l’occasion de la Cop 21 de décembre 2015, la mairie de Paris a commandé une PopUp House, installée… en 11 heures. « Ne me demandez plus de monter une maison en une journée, plaisante le dirigeant. Mais en seulement quelques semaines, le logement est prêt. Pour nos locaux de l’Arbois, nous avons obtenu le permis de construire en avril 2015 et nous y avons emménagé en juillet de la même année. Et à l’époque, nous étions beaucoup moins rapides ! » Vitesse, écoresponsabilité et bas coût : selon les finitions, la maison coûte entre 1100 et 2000 euros le mètre carré.
La jeune entreprise qui emploie 44 personnes et qui affichait en 2016 un chiffre d’affaires de 3 millions d’euros a, grâce à sa nouvelle activité industrielle, récupéré un secteur d’activités qu’auparavant elle sous-traitait. Pour acquérir ces 14 000 m2, répartis en deux entrepôts, dont l’un sera réhabilité en vue du stockage des maisons en attente de livraison, Pop-Up House a déboursé 2 millions d’euros, dont 140 000 euros d’aide à l’immobilier de la Métropole. « L’usine est calibrée pour sortir six maisons par jour, affirme Yves Lozachmeur, nous avons donc une perspective de développement positive et nous recrutons régulièrement tous types de profils. »
Des écoquartiers PopUp
Fort de ce succès, PopUp House voudrait, outre des maisons individuelles, réaliser à présent des écoquartiers entiers. Selon le DG, de nombreux projets sont en cours sur le territoire, mais aucun détail ne sera livré jusqu’à leur aboutissement. En attendant, le patron dévoile un deuxième défi qu’il s’apprête à relever : la percée internationale. « Il ne s’agit pas d’orienter notre marketing sur cette perspective mais de démontrer que la Pop-Up House est très facilement adaptable à tous types de géographies, de climats, de règlementations. » Et pour respecter l’excellence environnementale en Australie, en Italie ou encore en Suède, où trois PopUp Houses s’envolent dès cette semaine, une seule condition : toujours fournir localement l’isolant, qui représente, en volume, les deux tiers de la maison à construire. « Nous envoyons le kit constructif et c’est une usine de la région qui fournit le polystyrène expansé », souligne Yves Lozachmeur.
Les enjeux de la domotique
Autre enjeu à l’avenir : mettre au point toute la domotique de la PopUp House : points de chauffage, réfrigération d’air, etc. C’est l’objet des recherches actuelles de la société. Le but : fournir, de l’ossature à la moindre finition, en passant par les menuiseries, un kit complet qu’il restera à assembler par les monteurs formés dans l’entrepôt de Rousset. Ils sont une cinquantaine par mois, des architectes, constructeurs, maîtres d’œuvre, à assister à des formations de quelques jours, afin d’obtenir la qualification Pop-Up House. Jeudi 18 et vendredi 19 aura lieu le PopUp Camp, au Technopôle de l’Arbois. L’occasion pour les partenaires de la société de découvrir un nouvel outil web : le PopUp Builder. Ce logiciel permettra, à terme, de visualiser son projet en 3D, avec les finitions souhaitées et toutes les options choisies.