Ce n’est pas son genre de ressasser le passé. La séquence politique qui a eu lieu au mois de juillet dernier, conduisant à son renoncement aux européennes, est désormais un chapitre clos. « Les petits arrangements entre amis », dénoncés par un membre du comité électoral de la France insoumise n’auront pas une raison de Sarah Soilihi. « Inutile de parler de cet épisode », annonce d’emblée, la jeune femme, qui a retrouvé le sourire. Pour elle, l’actualité est ailleurs. Certes touchée par les méthodes d’un mouvement qu’elle a pleinement embrassé dès l’origine, la boxeuse est loin d’être KO. La jeune doctorante en droit a mis son été à profit pour terminer la rédaction de sa thèse, et continuer à occuper le terrain.
Ce n’est parce qu’elle a disparu un temps des ondes radios et des écrans de télévision, « que je n’ai pas fait d’actions », sourit-elle. Animée par sa passion pour le sport, elle a encadré de manière bénévole des jeunes des quartiers populaires, dans le cadre du dispositif Terre d’emploi. Un projet co-construit par Opcalia et France Formation Professionnelle (FFP) qui vise à insérer les jeunes des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV), par les métiers de l’animation et du sport. Forte de son expérience, Sarah Soilihi a fait ses premiers pas au sein d’Opcalia* début septembre. Elle est désormais chargée de développement Terre d’emploi, en Métropole et en Outre-Mer. Guidée par l’idée que les jeunes de quartiers ont aussi du talent, elle se plaît à s’occuper des formations BPJEPS (brevet professionnel de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport). Une nouvelle situation qui ne l’a pas détournée pour autant de la politique.
« Je veux parler du fond »
La jeune femme a gardé un œil attentif sur l’orientation de son mouvement en vue des élections de mai 2019. L’idée de faire du scrutin européen un référendum contre Emmanuel Macron, n’est selon elle, pas le cœur du sujet. « Il y a un fossé entre les habitants et l’Europe, et c’est faire le jeu de nos adversaires politiques que de faire de cette élection un référendum anti-Macron », explique-t-elle. « Je veux parler du fond, je ne veux pas créer une échappatoire sur la question européenne. L’Europe, c’est une autre dimension. C’est complexe et la campagne ne doit pas se résumer à de la stratégie politique et du marketing. L’Europe, c’est compliqué, on ne peut pas en comprendre tous les mécanismes, il faut faire de la pédagogie, de l’éducation populaire… Avec la ligne actuelle, on va là où on veut nous emmener, pas là où l’on devrait aller ». Face à la montée des nationalismes, du recul du multilatéralisme et la résurgence des extrêmes droites, elle en appel à la vigilance et la construction d’un programme. « Une fois que les lois sont votées, il est trop tard, il faut expliquer, ne pas mentir aux citoyens et aller sur le terrain… »
Malgré son retrait de la liste et son désaccord sur la ligne du mouvement, la porte-parole LFI reste mobilisée. « J’ai toujours porté des valeurs de gauche, je reste fidèle à ce qui m’a animée depuis le début… » Qu’on la pousse ou non vers la sortie, elle fera « quoi qu’il en soit de l’éducation populaire, au nom de mes idées et de mes valeurs qui sont communes à La Gauche. Il faut réveiller la population, avant qu’il ne soit trop tard. Et Il faut que tout que les citoyens prennent leur destin en main ! ».
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