Le conseil municipal de la Ville de Marseille avait lieu lundi 26 octobre. 250 points traités, plus de 5 heures de débats. Extraits.
La réponse de la majorité municipale à Maryse Joissains
Lors du conseil municipal du lundi 26 octobre, la majorité a profité de la séance pour lancer une série de réponses destinées à Maryse Joissains après sa lettre au sujet de l’état de la ville de Marseille, pour laquelle le sénateur maire, est candidat à la présidence. Jean-Claude Gaudin a parlé lui-même de « propos d’amitié » après les salves envoyées par plusieurs représentants de la majorité municipale à destination d’Aix-en-Provence et plus particulièrement de son maire, Maryse Joissains.
Roland Blum, a ouvert les hostilités en demandant « Qui est cette dame ? Ce n’est pas en insultant des populations que l’on résout des problèmes » Martine Vassal, présidente du Conseil départemental a voulu, de son côté, jouer l’apaisement : «C’est à nous de faire cette métropole. Il y a une loi. Il faut arrêter de vouloir nous opposer les uns aux autres, il faut arrêter de vouloir opposer Marseille à Aix. Nous avons besoin de toutes les communes. Aujourd’hui je pense que nous avons le devoir de résultat, c’est à dire le devoir de réussir cette métropole. Une conversation apaisée et qui tienne compte de toutes les institutions. Il n’y a plus de clivages entre la gauche et la droite. Nos habitants en ont assez que nous nous tapions dessus, les uns et les autres. Une fois que vous êtes élus, vous n’êtes pas élus à 100%, il faut savoir représenter tous les habitants d’un territoire. » Jean-Claude Gaudin, a conclu ainsi : « Je n’aime pas les excès quand ils s’approchent même de la vulgarité quand rien n’a été vérifié avant d’annoncer certaines choses. Je suis surpris de ces propos je n’ai pas voulu entrer dans la polémique, je trouvais que cela était inutile. »
Passe d’arme entre Stéphane Ravier et Jean-Claude Gaudin
Stéphane Ravier, conseiller municipal Front National avait averti sur Twitter. « Il va y avoir du sport », indiquait avant l’ouverture de la séance le compte twitter de Stéphane Ravier. Le conseiller municipal FN a donc profité de la séance pour évoquer la gestion des migrants, de leur arrivée, à Marseille, en France et en Europe. « Nous les accueillons, nous les soignons, nous les nourrissons. Notre pays est généreux au point que l’on finira par dire heureux comme un clandestin en France », avant de conclure : « Parmi ces migrants, combien de Coulibaly, de Mérah et de frères Kouachy ».
Réponse sans appel de Jean-Claude Gaudin : « J’essaye de faire qu’à Marseille il y ait une expression qui ne vous convient pas : que le vivre ensemble soit reconnu et accepté. Ne dramatisez pas tout. Nous avons un Samu social exemplaire dans la deuxième ville de France. Vous auriez pu en dire un mot, monsieur Ravier. Il n’y a pas que votre discours, il y a le nôtre. Davantage de fraternité, de solidarité. Nous avons les meilleurs rapports avec les pays du Maghreb. Nous nous efforçons de ne pas tomber dans le communautarisme. » L’opposition socialiste a également condamné lors de la séance les propos de Stéphane Ravier.
La « taxe Airbnb » en débat
Le conseil municipal a adopté lundi 26 octobre, le paiement de la taxe de séjour pour les occupants des logements mis en location sur le modèle de ce que propose le site internet Airbnb. Benoît Payan pour le Parti Socialiste a tenu à affirmer, en interpellant le maire de Marseille que sur les sept premiers arrondissements de Marseille, il y a autant de logements « Airbnb » que ce que compte en logements la ville de Lambesc. Pour le conseiller municipal d’opposition, cette situation favorise l’augmentation générale des loyers avec un effet de spéculation à la clef. Pour Jean-Claude Gaudin, le paiement de la taxe de séjour par les locataires de logements de ce type permettra justement de cerner l’ampleur du phénomène.
Vers une possible Arena Marseillaise
Le président du groupe PS au conseil municipal, Stéphane Mari, est intervenu en toute fin du conseil municipal du 26 octobre en posant une question au maire sur le sujet de l’Arena. L’élu socialiste a rappelé que «la deuxième ville de France n’a pas été en capacité d’accueillir un seul match de dimension internationale [les récents championnats d’Europe de basket]». Seulement, il s’oppose à la création d’une Aréna à Marseille, puisqu’une est déjà en construction près d’Aix-en-Provence. Et pour les élus PS «A l’heure où les budgets des collectivités territoriales sont de plus en plus contraints, construire deux Arénas à moins de 20 km de distance nous semble être un non-sens». M. Mari se prononcera alors au nom de son groupe pour «un seul projet […] sur la localisation la plus pertinente sur le territoire de la métropole.»
Jean-Claude Gaudin lui a répondu en évoquant une étude d’opportunité qui concluait à la possibilité de coexistence de ces deux Arenas. Tout d’abord, l’Arena de la CPA ne serait pas en capacité d’accueillir « les phases finales de compétitions sportives internationales». Deuxièmement, l’Arena située à Luynes devrait compter 5000 places «quand on sait que la plupart des concerts se réalisent dans des salles de 3000 places». Autant d’éléments de différenciation que pourrait exploiter la future Arena marseillaise. Le sénateur-maire de Marseille a conclu en évoquant une «possible rénovation du Palais des Sports» qui le transformerait en Arena. Sur ces mots «l’ordre du jour est épuisé, la séance est levée.»