« Cette campagne m’a changé » déclarait Christian Estrosi dans l’entre-deux tours, au moment où son discours fut teinté de modération républicaine et où il fallait séduire les électeurs de gauche orphelins de Christophe Castaner retiré de la course. L’esprit de concorde, vanté dans la semaine par François Hollande, a une nouvelle fois régné, vendredi 18 décembre, dans l’hémicycle du Conseil régional lors d’une passation de pouvoir qui s’est déroulée dans l’apaisement.
Après les résultats de l’élection proclamés, Christian Estrosi, longtemps applaudi par les deux tiers de l’assemblée (les élus du FN restant silencieux et statiques) monte au perchoir. Il embrasse ou salue ses voisins de tribune parmi lesquels les anciens présidents de la Région, Jean-Claude Gaudin et Michel Pezet.
« Sans idéologie, ni parti pris »
C’est ensuite au tour de Michel Vauzelle d’arriver pour lui remettre l’écharpe de président de la Région Paca. Puis, c’est l’heure du premier discours du nouveau président. Et le ton est vite donné : « Je serai un président libre qui gère la Région sans idéologie, ni parti pris. » Christian Estrosi salue et félicite même ses prédécesseurs pour le travail accompli. Le président déroule alors ses principales priorités, notamment l’emploi, après avoir longuement évoqué l’héritage des grands hommes de la région. De Frédéric Mistral à René Char en passant par Albert Camus ou encore Simone Veil. Des références consensuelles, et de nouveaux gages d’un changement politique durable ? Le nouveau président célèbre même « la magnifique diversité de ce peuple, de notre peuple de Provence-Alpes-Côte d’Azur. »
La sidération de Marion Maréchal-Le Pen
Marion Maréchal Le Pen, assise à deux sièges de celui qu’occupait (très rarement) son grand-père, profite de la suspension de séance d’une heure nécessaire à la constitution de la commission permanente, pour tenir une conférence de presse où elle affirme sa volonté d’être dans une opposition constructive. Mais elle ne cesse de dénoncer le cynisme et l’électoralisme de Christian Estrosi. « Nous sommes sidérés » lance-t-elle réagissant au discours du nouveau président et ironisant sur les changements d’opinion de son adversaire. L’après-13 décembre a commencé.
L’intégralité du discours