C’est la fin d’une époque… Stéphane Bouillon, Préfet de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Préfet des Bouches-du-Rhône, est venu constater mercredi 13 avril la réalisation des aménagements de l’aire de régulation mise en service cette année afin de mettre un terme au camping sauvage et à la circulation des véhicules sur la plage de Piémanson à l’embouchure du Grand Rhône, à une vingtaine de kilomètres de Port Saint Louis du Rhône par le bac de Barcarin. « Alors qu’elle était envisagée depuis plusieurs années, la mesure a été appliquée de façon progressive sur deux saisons » rappelle la préfecture dans un communiqué.
« Lors de l’été 2015, ont été strictement interdites les constructions illégales et les constructions en dur qui fleurissaient les saisons précédentes et des campagnes d’information ont été menées auprès des estivants par la Gendarmerie et la Direction départementale des territoires et de la mer annonçant l’interdiction totale de camping sur le site en 2016. »
Interdiction de stationner la nuit
Cette année donc, une aire de régulation est mise en place par l’Etat, espace dans lequel sera autorisé à leurs risques et périls le stationnement diurne des véhicules. Le stationnement ne sera pas autorisé la nuit. Cet aménagement a été conçu pour laisser un accès possible aux services et professionnels de la mer dûment autorisés. Les infractions éventuelles seront systématiquement relevées par la Gendarmerie. Un bilan sera fait à l’issue de la saison.
Piémanson : jusqu’à 10 000 personnes.
« Depuis les années 50 la plage de Piémanson subissait chaque année de début mai à fin septembre une fréquentation touristique de plus en plus intensive, anarchique et illégale (camping sauvage et circulation irrégulière des véhicules). Ces dernières années, des pics de fréquentation étaient enregistrés: 10 000 personnes, 2000 véhicules et 1500 structures de campings (caravanes, camping-cars et tentes) à certaines périodes. « Ce qui avait pu être toléré à une certaine époque ne peut plus l’être car cette situation entraînait de nombreux problèmes en matière de sécurité des personnes et des biens et de protection de la nature » explique la Préfecture.
Une série de risques identifiés.L’Etat évoque ainsi les risques de submersion marine et de débordement du Rhône, les difficultés d’évacuation, les risques de noyades liées à la concentration de personnes 24h/24 en bord de rivage; les atteintes environnementales: dégradation des dunes et tassement de la plage, fragilisation des milieux aquatiques adjacents (pratique des quads et rodéos, abandons d’épaves) dans un site emblématique en matière de biodiversité (site inscrit, zone Natura 2000, parc naturel régional, réserve de biosphère); des conditions sanitaires déplorables (dépôts de détritus, de ferrailles et d’immondices, mauvaise qualité des eaux, absence de sanitaires publics); des risques d’incendies (feux de camps, risque de propagation de caravane à caravane); des risques de troubles à l’ordre public (conflits d’usages, comportement de certaines personnes), risques d’accidents (circulation anarchique des véhicules, défaut de permis de conduire…); chaque année, de nombreuses procédures ont été relevées par la Gendarmerie fortement sollicitée sur la plage; problème d’accessibilité et d’acheminement des secours (linéaire de plage de 10 km, site isolé, à 10 km du village et à 40 km d’Arles). » Source Préfecture.