Les 27 producteurs présent ce soir là font tous partie intégrante de l’association des vignerons de la Sainte-Victoire créée en 1992. Présidé par Olivier Sumeire, cette association a pour mission de promouvoir la dénomination du terroir « Côtes de Provence Sainte-Victoire ».
Au cours de cette soirée surplombant le Vieux-Port, un bilan de la récolte du millésime 2017 a été effectué. « Nous avons eu une année 2017 qualitative plutôt que quantitative (26 800 hecto litres) » souligne Olivier Sumeire, « l’objectif est de construire avec des vins valorisés ». L’appellation « Côtes de Provence Sainte-Victoire » a officiellement été reconnue en 2005 pour les vins rouges et rosés, grâce au travail de l’association des vignerons de la Sainte-Victoire, en collaboration avec le syndicat ces Vins de Côtes de Provence existant déjà.
En comparaison avec les vins de la région (Bandol, Cassis), la recherche de volume n’est pas l’objectif premier mais un but à moyen terme. Ces vins plus connus et plus vendus ont une production de 50 000 hecto litres à peu près, soit le double. « Le Côtes de Provence s’est vendu de manière incroyable cette année, ce dont a profité le Sainte-Victoire » confie Olivier Sumeire. Les producteurs de Côtes de Provence Sainte-Victoire tissent des liens avec la haute gastronomie de la région, fournissant leurs vins aux plus belles tables du coin. L’attractivité fleurissante de la métropole profite aux vignerons qui sont aussi un moyen de redécouvrir le territoire et la Provence région mondialement connue.
Différentes manières de travailler pour un résultat équivalent
Les 27 vignerons indépendants de l’association sont libres de cultiver leur ligne comme ils le souhaitent. Il y a donc plusieurs manières de procéder tel que le bio, réalisable grâce au terroir naturel et au climat favorable (peu de pluie, chaud et mistral) qui donne un très bon résultat. En revanche lors des années où les conditions climatiques sont difficiles comme en 2018, cela devient très compliqué : « Cette année a été très dure, il était temps que la pluie s’arrête. On a pas vu ça depuis 1956 » s’inquiète Jean-Jacques Balikian, directeur des Côtes de Provence Sainte Victoire. « Cette pluie favorise le développement du mildiou, un champignon qui affecte les vignes et nécessite un traitement. » Il est donc impératif dans certains cas de traiter avec des produits dit « plus puissants » ou appelés « la troisième voie » chez les vignerons.
Le naturel est privilégié mais il n’existe pas d’interdiction : «nous essayons d’utiliser le moins possible les produits phytosanitaires. Mais demain vous êtes malade vous prenez des antibiotiques, ici c’est le même système : pour certaines vignes nous n’avons pas le choix » explique Jean-Jacques Balikian. Le réalisme économique demeure une condition essentielle à leur survie. Les vignerons sont les premiers concernés par ces produits phytosanitaires car ce sont les premiers exposés. Ils sont tous conscients du risque que cela peut représenter pour eux comme pour le voisinage : « nous essayons d’avoir une meilleure communication avec les personnes aux alentour notamment lorsque nous traitons nos vignes » conclue Jean-Jacques. Les vignerons espèrent un été chaud et sec, typiquement provençal.
Stéphane Opiard, président de l’Association des Sommeliers Alpes Marseille Provence travaille de son côté avec son équipe pour que l’appellation « Sainte Victoire » soit reconnue pour les blancs par l’I.N.A.O (Institut National des appellations d’origines). Le volume de production du vin blanc est encore trop faible mais se développe petit à petit : « Avec l’augmentation considérable des ventes de rosé, cela va nous aider pour le rouge ainsi que le blanc, notamment à l’export ». Et pour les amateurs de rosé, pas d’inquiétude concernant la pénurie, elle n’aura pas lieu. Le cycle de consommation va juste se décaler comme l’ont affirmé tous les experts présents lors de cette 12e présentation du millésime Sainte-Victoire.
Liens utiles :
> http://www.vins-sainte-victoire.com
> http://www.chateau-gassier.fr/