Le chantier de lʼimposant bâtiment de la Poste Colbert vient dʼatteindre une étape importante. Fin 2016, les ouvriers de lʼentreprise DI Environnement ont investi lʼédifice pour entamer un gros travail de curage. Tout lʼimmeuble était truffé dʼamiante et de peinture au plomb quʼil a fallu faire disparaître avant de commencer le gros œuvre. Aujourdʼhui, cʼest le groupe Vinci qui prend le relais pour la partie réaménagement du site. Près de deux ans de travaux et 150 ouvriers seront encore nécessaires pour redonner vie à ce bâtiment du XIXe siècle appelé à devenir le nouveau quartier général de La Poste à Marseille.
Une base principale pour regrouper les services tertiaires
Si les plus folles spéculations ont circulé depuis la fermeture du bureau en 2010 (Apple Store, marché couvert, centre commercial…), La Poste a finalement décidé de garder son bâtiment historique réalisé par lʼarchitecte aixois Joseph-Henri Huot en 1891. « Nous souhaitions regrouper nos services tertiaires disséminés sur une dizaine de sites sur un seul et même lieu en centre-ville. On a étudié plusieurs options comme le bâtiment un peu plus bas sur la rue Henri Barbusse ou encore le Triangle à Saint-Charles. Cʼest finalement Colbert qui nous est apparu comme la meilleure solution », a expliqué Daniel Idiart, le directeur régional de la Poste Immo au cours de la visite du chantier jeudi 25 janvier 2018.
Si le coût de lʼopération a été un argument décisif dans ce choix, la direction du groupe refuse pour autant de communiquer le montant exact. Lʼarchitecte en charge du projet, Roland Carta, se contente dʼaffirmer que « lʼenveloppe confiée par La Poste est largement suffisante pour réaliser un projet à la hauteur du prestige de cet immeuble qui fait partie de lʼhistoire de Marseille ». Situé dans une zone de protection du patrimoine, lʼédifice va sensiblement garder le même visage extérieur. A lʼintérieur, lʼarchitecte compte également préserver lʼesprit dʼorigine en refaisant par exemple les fenêtres à lʼidentique ou encore en utilisant les techniques dʼorigine pour les tuiles du toit. Pour sʼadapter aux nouvelles habitudes des salariés, Roland Carta a imaginé de nouveaux espaces de travail, plus ouverts : « Aujourdʼhui, ce qui importe le plus pour les travailleurs, cʼest le sentiment de liberté. Ils veulent pouvoir travailler nʼimporte où et pas seulement derrière leur bureau. On a donc multiplier les espaces de convivialité pour échanger », explique lʼarchitecte.
Il prévoit également dʼinstaller des puits de lumière à plusieurs endroits stratégiques. Au premier étage, une immense terrasse de 600 m², auparavant utilisée comme toiture technique pour les systèmes de chauffage et de ventilation, va être transformée en jardin paysager avec des patios : « Une fois terminé, ce sera un jardin dʼagrément mais ensuite La Poste pourra lʼaménager comme bon lui semble avec pourquoi pas de lʼagriculture urbaine », lance Roland Carta. Lʼhôtel des postes de Colbert sera également équipé dʼun restaurant dʼentreprise et dʼun parking souterrain de 40 places.
Près de 2 000 m² seront loués à des entreprises extérieures
A terme, le futur « Village La Poste » va réunir 400 salariés du groupe issus de ses différentes directions support : ressources humaines, communication, services juridique et achats… La trentaine de salariés de La Poste Immo de Marseille, aujourdʼhui hébergée dans des bureaux en location sur le boulevard de Dunkerque, sʼy installeront également. Ainsi, la bâtisse de Colbert va redevenir le cœur névralgique du groupe à Marseille. Cependant, les équipes de La Poste nʼoccuperont pas la totalité des 12 000 m² de bureaux. Près de 15 % de la surface seront loués à des entreprises externes. « Nous devons encore étudier la répartition de nos équipes pour savoir exactement quels espaces pourront être mis en location. Ce sera, dans tous les cas, du service et non du commerce comme jʼai déjà pu lʼentendre », prévient Daniel Idiart. La Poste Immo se laisse toutes les options imaginables pour valoriser ces espaces vacants. Ils pourraient même être confiés à un spécialiste du co-working, une tendance décidément très en vogue à Marseille.