Depuis son site d’Aix-les Milles, Neuroservice teste les molécules des plus grandes sociétés pharmaceutiques mondiales : Roche, Pfizer, la fondation CHDI… L’entreprise réalise aujourd’hui 95% de son chiffre d’affaires à l’export et surtout 80% aux Etats-Unis. « On a considéré dès le départ que le terrain de jeu était planétaire. En Amérique, les décisions se prennent en une semaine contre un mois en Europe », affirme le président, Bruno Buisson. Fort de ses bonnes relations outre-Atlantique, le patron veut ouvrir une filiale sur la côte californienne d’ici deux ans. Neuroservice dispose de deux laboratoires pour des tests in-vitro à Aix-en-Provence et souhaite créer à San Diego des équipements lui permettant de réaliser des travaux in-vivo sur des animaux. « Cela nous permettra d’accompagner nos clients plus en aval dans leurs tests jusqu’aux études précliniques », précise Bruno Buisson.
Une technique académique au niveau industriel
Créée en 2006 avec l’aide des incubateurs marseillais Impulse et Grand Luminy Technopôle, Neuroservice teste l’efficacité des molécules sur le cerveau et la moelle épinière grâce à des techniques électrophysiologiques. Ancien directeur du département pharmacologique chez Trophos, Bruno Buisson a développé deux technologies utilisant l’électricité pour mesurer les micro-courants parcourant les neurones. La première baptisée Patch-Clamp s’intéresse aux signaux électriques sur une seule partie du neurone tandis que la seconde, Multi electrode array, offre une vision macroscopique du réseau neuronal grâce à des circuits imprimés. « Nous sommes parvenus à industrialiser des techniques utilisées dans les laboratoires académiques. Notre délai de réponse est beaucoup plus court avec une qualité et une précision d’informations plus grande », assure le président.
Neuroservice intervient au niveau de la phase de R&D des biotechs qui souhaitent connaître l’influence de leurs molécules sur le système nerveux afin de choisir le meilleur candidat. Avec son nouveau laboratoire californien, elle pourra poursuivre les tests jusqu’aux études précliniques, une nouvelle offre de service qui boostera son activité. En 2016, Neuroservice va réaliser un chiffre d’affaires de plus de trois millions d’euros et emploiera 25 salariés dont deux consultants aux Etats-Unis.