80% des femmes qui développent un cancer du sein réagissent au traitement et guérissent. Pour les 20% qui restent, il s’agit de trouver une thérapie efficace. « Les cancers du sein sont une constellation de maladies rares, explique le Pr Jean-Paul Borg, directeur scientifique. Chaque cas est différent. »
Le projet Nano-S cherchera ainsi en premier lieu à identifier de nouveaux marqueurs diagnostiques, pour distinguer les tumeurs bénignes des malignes, celles qui vont donner des métastases. « Décrypter le génome permet d’identifier certaines anomalies mais cela ne suffit pas, reprend le Pr Borg. Il faut collecter de nouvelles informations et développer une vision aiguisée de toutes les anomalies du gène qui provoquent ces cancers et pouvoir être capable de prédire les rechutes. »
Le deuxième objectif du programme est d’identifier de nouvelles cibles thérapeutiques, qui sont les éléments d’un organisme auxquels se fixe le médicament. « La nouveauté, c’est que l’on va pouvoir entrer à l’intérieur de la cellule pour agir sur la modification génétique qui entraîne le cancer et la corriger », précise le Dr Daniel Birnbaum, directeur du projet. Car le problème des thérapies actuelles, outre le fait qu’elles sont assez lourdes, c’est qu’elles n’agissent pas spécifiquement sur la cellule maligne mais aussi sur toutes les autres.
Les nanothérapies innovent en matière de santé
L’équipe de chercheurs développe actuellement deux types de thérapeutiques : de petites molécules, les nano-thérapies, ainsi que des traitements à base d’anticorps qui ciblent directement les tumeurs agressives. « Nous avons déjà la molécule, reprend le Dr Birnbaum. La vectorisation, qui est le trajet du médicament jusqu’à la cible, a l’air de fonctionner. Mais nous ne sommes pas encore au stade des essais cliniques sur la femme qui permettront à terme de proposer des solutions lorsque les traitements standard ne sont pas ou plus efficaces. » Ces solutions pourront ensuite s’étendre à d’autres cancers : pancréas ou ovaires pas exemple.
Le projet s’étend sur trois ans. La Fondation Groupe EDF le finance à hauteur de 300 000€ (100 000 € par an), auxquels s’ajoutent 40 000 € de la société de biotechnologies Amgen et un financement public (Institut national du cancer) à hauteur de 900 000 €. L’IPC prendra à sa charge les 830 000 € restants.