« Les difficultés financières sont définitivement réglées, se félicite la Garde des Sceaux. Il était indispensable qu’Aix ait son tribunal de grande instance. La justice doit se dérouler dans des conditions de respect, tant pour les justiciables que pour les professionnels et plus dans des bâtiments préfabriqués, éclatés sur plusieurs sites. » En compagnie de la maire d’Aix et d’élus, Nicole Belloubet a fait le tour du site, saluant dans leurs bureaux les professionnels, qui attendaient avec une grande impatience ce nouveau projet, qui intègrera toutes les activités judiciaires de première instance, dont une partie est aujourd’hui délocalisée sur le site Pratési, quartier Jas-de-Bouffan à six kilomètres du centre-ville.
Car le TGI qui emménage boulevard Carnot sur le site d’une ancienne clinique de façon provisoire à la fin des années 1970 a connu bien des rebondissements et vu défiler neuf ministres de la Justice. En 2006, c’est le projet du cabinet de Francis Soler qui va prendre en charge les travaux. Mais d’un coût de près de 100 M€ pour 20 000 m² de surface, il est abandonné. Cinq ans plus tard, Marc Barani propose un projet revu à la baisse : 48,7 millions d’euros, dont 30 de travaux. L’ancienne clinique est alors démolie et un préfabriqué installé en attendant la livraison du chantier prévue fin 2016. Mais en 2014 : le projet est suspendu en raison de contraintes budgétaires. Maryse Joissains fait alors voter en conseil municipal une délibération l’autorisant à emprunter pour financer le début des travaux. Une proposition rejetée par les services de l’Etat. Les avocats, en 2016, se mobilisent, lancent une pétition sur internet et organisent un procès fictif. Quelques semaines plus tard, la Chancellerie annonce le lancement d’un appel d’offres pour trouver l’entreprise en charge des travaux.
Un tribunal plus pratique et plus performant
Le nouveau TGI sera ainsi mis en service d’ici 2021. Un bâtiment de 9 119 m2 de surface de plancher, en lisière du centre historique, conçu par l’architecte niçois Marc Barani. Il accueillera six salles d’audience publique (quatre pénales et deux civiles) et 12 salles d’audience de cabinet. Ce tribunal se veut plus efficace et plus pratique, avec un service d’accueil qui sera le point d’entrée judiciaire unique, quelles que soient les juridictions, des espaces pensés pour les avocats, des postes de travail ergonomiques et pour plus de sécurité, des circulations distinctes entre le public, les utilisateurs et les détenus.
« L’idée était de distinguer le socle, en béton brut, ancré dans le sol et qui paraît fermé de l’extérieur, avec les niveaux supérieurs, aux façades dotées de brise-soleil en verre réfléchissant, explique Marc Barani. C’est une sorte d’oxymore. A l’intérieur, notre souci était de préserver l’entrée de lumière naturelle, avec des puits dans les salles d’audiences. Dans la grande salle des pas perdus, un plafond tendu et au bout, une vue sur la ville ». Au total, le nouveau palais offrira 220 postes de travail qui accueillera les 190 magistrats et greffiers du TGI aixois. Le chantier, piloté par l’agence publique pour l’immobilier de la Justice (Apij) et confié à l’entreprise Cari-Fayat, la même entreprise qui a construit l’Aréna, a officiellement démarré par une phase de terrassement le 16 avril dernier.
Lien utile : TGI d’Aix : les professionnels de la justice ne condamnent pas encore l’Etat
Le nouveau Pôle judiciaire également inauguré à Martigues
La ministre s’est également rendue à Martigues pour inaugurer le nouveau Palais de justice. Sous forme d’un pôle judiciaire, il accueille désormais le Tribunal de Grande Instance, le conseil des prud’hommes et la Maison de la justice et du droit. Cette construction de deux étages et d’une surface d’environ 2 200 m² fait de ce Palais le point final, visuel et symbolique, de l’avenue de la Paix et est signée par l’architecte marseillaise Corine Vezzoni, pour un coût de 4,3 millions d’euros. Son choix a été d’en faire un lieu particulièrement lumineux, et vaste. Le rez-de-chaussée s’ouvre sur une grande esplanade qui permet au public de cheminer en bénéficiant d’un espace couvert, face au canal. La salle des pas perdus précède les deux salles d’audience où siègent autant le Tribunal d’Instance que le conseil des prud’hommes. Le 1er étage est dévolu à ces deux juridictions. Le deuxième étage accueille la Maison de la Justice et du Droit, qui offre des renseignements juridiques et qui tient de nombreuses permanences.