Pour Michel Roux, vice-président de la Métropole et premier adjoint au Maire de Salon-de-Provence, l’engagement est une affaire de coeur et de convictions. Cet ancien militant associatif de longue date, très engagé à la Croix-Rouge, a mené de front carrière professionnelle et engagement politique. Ne lui parlez pas des “professionnels” de la politique ! Pour lui, les élus de la Métropole Aix-Marseille-Provence sont, dans leur grande majorité, des “élus de terrain”. Et d’avancer que, pour cette nouvelle structure, les couleurs politiques importent peu. L’intérêt du projet, sa grandeur et sa portée, étant les seuls objectifs des représentants élus. Pourtant, la droite (LR) y est majoritaire et cette majorité a largement pesé sur l’issue des votes (y compris, bien sûr, la ré-élection de son président, Jean-claude Gaudin).
La Métropole ne doit pas être un combat entre Aix et Marseille
« J’ai à coeur que cette métropole se construise dans le respect de toutes les communes » nous dit-il. Mais alors, l’affrontement des mois passés, engendré par l’affrontement entre les deux géants (Aix et Marseille) est-il une histoire ancienne ? Il semblerait que oui puisque selon lui « aujourd’hui les guerres sont terminées. Chacun défend ses intérêts et on est dans la négociation. »
C’est la crainte de disparition des identités locales, notamment pour les populations qui vivent dans les petites communes, qui a motivé sa candidature “surprise” à une vice-présidence (lire par ailleurs) et d’ajouter, que c’est ce qui l’a encouragé à accepter la délégation (projet métropolitain et conseil de développement) proposée par le Président Gaudin. « Nous craignons que la loi, imposée par l’Etat, dilue les identités des territoires réunis. Je veux faire en sorte de défendre les identités locales et les envies et particularités des communes par le biais du projet métropolitain. »
Le conseil de développement métropolitain, force de proposition
Pourtant, la question des finances métropolitaines (le premier budget sera voté ce jeudi 28 avril 2016) reste un enjeu de taille pour la faisabilité du projet métropolitain. Ce dernier a rencontré le 19 avril dernier les membres des anciens conseils de développement territoriaux. Ces instances locales vont fusionner et seront en charge de soumettre aux élus des propositions issues de la “société civile”. Ces structures composées « de syndicats, du patronat, de la vie associative, culturelle et sportive » devant proposer ensuite des actions « positives pour le projet métropolitain, finançables et cohérentes. » Pour Michel Roux « cette rencontre a été très positive. J’ai pu les rassurer en expliquant que leur travail des derniers mois ne sera pas perdu et que nous comptons le valoriser autant que possible.» Si les propositions formulées sont retenues, elles pourront intégrer le « projet métropolitain. »
Pourtant, s’il veut défendre la place de toutes les communes dans la Métropole, Michel Roux n’en oublie pas sa ville, Salon-de-Provence. L’élu, sur bien des points, joue la carte de la proximité : très présent dans la presse, il l’est aussi sur les réseaux sociaux. « Les gens me posent des questions, je réponds ; ça fait partie des échanges naturels, c’est nouveau, c’est moderne, c’est très efficace. » Au point de raviver de vieilles querelles entre municipalité sortante et municipalité actuelle.
Maître Gims : l’ex-maire Michel Tonon monte au créneau
La pique la plus récente est venue de Michel Tonon, ancien-maire de la ville, qui a vivement contesté les choix de programmation musicale de la nouvelle municipalité – le show case de Maître Gims le 3 juin – ainsi que les montants annoncés pour la financer (90 000 euros pour l’opposition, pas de chiffre officiel côté mairie) : « Je suis rassuré que les finances de la ville aillent mieux …» faisant ainsi écho à d’anciens échanges musclés au sujet de son bilan économique au moment du changement de municipalité. Interrogé sur ce point, Michel Roux est clair puisqu’il affirme qu’il s’agit là « d’un choix politique et économique. Nous voulons rendre Salon la plus attractive possible pour y attirer de nouveaux consommateurs. »
Et d’ajouter que « les choix de l’ancienne municipalité ne sont pas les nôtres. Nous souhaitons proposer des manifestations plus populaires, et moins élitistes, afin de faire venir un grand nombre de gens à Salon. » Pour lui, les frais engagés pour la programmation musicale sont un investissement et non une dépense. Il n’hésite pas à placer la venue de Maître Gims dans la lignée des actions déjà réalisées (encouragement à l’installation de nouveaux commerces, fleurissement du centre ville, par exemple). Et d’affirmer que Salon doit devenir « la ville où il faut être, la ville qui bouge. » Ces dépenses, il l’assure, n’impacteront pas le budget local et ne freineront pas la baisse de la dépense publique, voulue par sa majorité et son maire Nicolas Isnard : ce qui est dépensé pour la programmation musicale, par exemple, a été « économisé » ailleurs. Et de conclure en insistant sur le fait que les impôts, à Salon, n’augmenteront pas.
Nicolas Madelénat di Florio