Ils ont beau être d’origines politiques, de générations et de parcours différents, les trois présidents d’établissement public de coopération intercommunale (EPCI) de l’Etang de Berre – le socialiste René Raimondi, président du San Ouest Provence ; le communiste Henri Cambassedes, 1er adjoint de la ville de Martigues et président de la Communauté d’agglomération du pays de Martigues, CAPM ; Nicolas Isnard, maire de Salon-de-Provence et président de l’Agglopole Provence – se retrouvent pour tomber à bras raccourcis sur la future métropole Aix-Marseille-Provence. Le débat organisé mardi 6 octobre à l’espace Charles Trénet à Salon-de-Provence, par l’UPE 13 de l’étang de Berre, promettait beaucoup. Il a déçu.
[pullquote] « Allez voir les comptes de la RTM et comparez avec ceux du Smegtu (syndicat mixte des transports Ouest Etang de Berre), vous verrez la différence… »
[/pullquote] Le député René Raimondi, rejoue son rôle préféré : « tirer » sur Marseille, son incinérateur et sa mauvaise gestion… « Penchez-vous sur les comptes de la RTM et comparez avec ceux du Smegtu (syndicat mixte des transports Ouest Etang de Berre), vous verrez la différence… » Nicolas Isnard, candidat aux régionales sur la liste de Christian Estrosi (LR) et qui s’apprête à hériter d’une vice-présidence à la métropole auprès du président pressenti Jean-Claude Gaudin, dénonce « les investissements éhontés de Marseille… » Et d’annoncer la hausse des impôts et des charges en cause de la future métropole : « Chaque catégorie de personnels va vouloir aligner ses avantages sur ceux qui ont le meilleur régime indemnitaire. C’est ce qui c’est passé dans le grand Lyon. La hausse de la fiscalité ne va pas servir à l’investissement mais au fléau des charges de fonctionnement. »
Nicolas Isnard (maire de Salon-de-Provence)
« Ça va commencer et se terminer comme pour le Grand Lyon »
Henri Cambessedes, lui ne voit pas pourquoi les communes hors Marseille paieraient pour des charges de centralisé marseillaises (hôpitaux, administrations etc) « qui sont du ressort de l’Etat. » Et de souligner : « ce que nous voulions c’était un pôle métropolitain sur des projets pas une métropole intégrée. »
Jean-Pierre Maggi, le député socialiste des Bouches-du-Rhône et maire de Vivaux prend la parole depuis la salle est en remet une couche sur Marseille.
Jean-Pierre Maggi (maire de Velaux) :
« Comment voulez-vous que nous n’ayons pas peur de Marseille »
[pullquote]La faute à l’Etat, la faute à Valls, Lebranchu et aux préfets…[/pullquote] L’organisateur du débat, l’UPE 13 et Thierry Zarka son président pour l’étang de Berre, ainsi que les chefs d’entreprise invités à témoigner ont pourtant souligné leur difficultés en matière de transports, de logements, de fiscalité. L’animateur des échanges a rappelé également que ce sont eux, les élus, qui seront aux commandes pour décider et influencer la future politique métropolitaine, les trois représentants des habitants de l’étang de Berre ont campé sur leur position et leur posture dans lesquelles ils sont embourbés depuis des mois, voire des années. La faute à l’Etat, la faute à Valls, Lebranchu et aux préfets… « Ils ont joué à la cloche de bois avec nous » lance encore M. Cambessedes.
A la fin du débat, les trois élus signent un engagement, arraché de haute lutte par le représentant de l’UPE 13 pour défendre le projet économique de l’ouest métropolitain. Mais le buffet richement garni qui suit n’est pas pris d’assaut. Le coeur n’y est plus. Rideau.