Si l’ultime version de la loi territoriale, amendée, est bien adoptée fin mai par le corps législatif, le dispositif pourrait être promulgué au cours de l’été. Il faut alors, « se mettre d’urgence au travail » martèle le président Pfister, et, pour commencer, dès le mois de juin choisir correctement celui ou celle qui présidera cette nouvelle entité, la métropole Aix Marseille Provence. Obligatoirement ce sera un élu du suffrage universel, si possible jeune et compétent en matière économique… Nécessairement marseillais, vu le poids de la ville centre, et ouvert sur le monde… Le portrait robot ainsi brossé est un peu le clone du mouton à cinq pattes, aussi Jacques Pfister se garde de prononcer le moindre nom, hormis celui du sénateur maire actuel.
Contribution dynamique
L’ancien patron de l’année culturelle capitale, qui a fait ce tour d’horizon de l’actualité avec les journalistes à l’occasion d’un déjeuner de presse mercredi 6 mai, souligne que les deux tiers des chefs d’entreprise du secteur sont favorables à cette nouvelle organisation. Le monde économique ne saurait rester inerte et prépare ses contributions. Fin juin devrait être rendue publique une étude commandée par la chambre à l’économiste Christian Saint-Étienne sur les conséquences provençales de la révolution industrielle engendrée par le numérique.
La plus vieille CCI de France tient à ce que le port et ses activités du côté de l’étang de Berre demeurent l’un des pivots de l’activité métropolitaine. Son président espère qu’une probable liquidation de la SNCM lui permettra de repartir sur de nouvelles bases, car, dit il, « le trafic maritime vers la Corse fait partie de l’ADN de Marseille ! » La problématique des déplacements reste l’une des priorité majeures des futures instances de décision. De même les filières d’excellence auxquelles on se montre ici très attaché.
Risques et scélérats
Jacques Pfister s’avoue inquiet de la menace d’une offre surabondante en matière commerciale.. Chacun veut un centre à sa porte, mais il manquera des clients pour faire gagner tous ces projets marchands. Aux plus audacieux d’assumer les risques encourus. Les 480 collaborateurs actuels de la structure consulaire se voient proposer un plan de réduction de l’emploi. Il est question d’imaginer un nouveau modèle de chambre, moins coûteux pour les entreprises et collectivités, sans néanmoins appauvrir les moyens des territoires. Envers l’état et son ministère des finances, le patron des patrons marseillais se montre sévèrement féroce. Il dénonce un « traitement scélérat des ressources fiscales. »
Si Bercy persiste à prétendre prélever la moitié de la subvention que reçoit la Chambre, celle-ci se déclare prête à porter le contentieux jusqu’aux juridictions européennes. Pfister cogne et traite l’Etat de voleur sans scrupule qui vient lui vider le coffre, sans même frapper à la porte avant d’entrer !