Six maires de communes du Pays d’Aix (Aix-en-Provence, Pertuis, Eguilles, Cabriès, Bouc-Bel-Air, Trets) ont donné une conférence de presse commune à la suite de la décision du Conseil Constitutionnel qui confirme l’institution métropolitaine, telle que sa gouvernance était prévue dans la loi. Les élus du Pays d’Aix réagissent.
La bataille continue
Robert Dagorne, maire d’Eguilles qui a porté le recours jusqu’à l’instance suprême de justice prend la parole en premier : « La décision du Conseil constitutionnel représente véritablement un coup sérieux porté à notre pays d’Aix et aux communes qui l’entourent. » Consterné, il ajoute que « Cette décision non contestable nous fait plier les genoux et mettre à la merci des Marseillais. » Mais, l’édile d’Eguilles et ceux du pays d’Aix n’abandonnent pas le combat : « Nous avons perdu la bataille mais pas la guerre » ajoute-t-il. « Jean-Claude Gaudin ne nous trainera pas la corde au cou dans les rues de Marseille. »
Référendum et Cour européenne des droits de l’Homme
Maryse Joissains, maire d’Aix-en-Provence et Roger Pellenc, maire de Pertuis, en appellent au président de la République pour qu’il soumette la métropole à référendum sur le territoire du pays d’Aix « comme à Notre-Dame-des-Landes. » La maire d’Aix précise toutefois que « la commune de Marseille ne devra pas participer à ce référendum. »
Et le maire de Pertuis, qui était une des communes appelantes devant le Conseil constitutionnel, veut saisir la Cour européenne des Droits de l’Homme sur la question de l’écart de représentation entre Pertuis et Marseille au sein de la métropole rappelant l’article 3 de la Constitution qui stipule « l’égalité des citoyens devant le suffrage. » Car la plus haute juridiction la République vient de valider le fait que Marseille aura dans la métropole 1 représentant pour 7000 habitants contre 1 pour 20000 habitants pour Pertuis.
Joissains : la « République des copains et des coquins »
A Aix-en-Provence, l’heure est donc à la consternation. Mais au-delà, les élus remettent en cause l’indépendance de la justice. Ils s’indignent tout d’abord du fait que Marseille ait connu la veille la décision du Conseil constitutionnel. Maryse Joissains commente « Jean-Claude Gaudin sabrait hier soir le champagne. » Quant à Hervé Fabre-Aubrespy, maire de Cabriès qui a travaillé au cabinet du Premier ministre François Fillon, il ironise : « Le gouvernement connait les décisions du conseil constitutionnel 15 minutes avant qu’elles soient rendues publiques, c’est une question de courtoisie. »
Au-delà de ce simple décalage d’information, Maryse Joissains ne se sent plus « en Etat de droit.» Elle dénonce la « République des copains et des coquins » où « l’on se retrouve un jour dans un cabinet ministériel et le lendemain dans une haute-cour de justice. » Sophie Joissains, sénatrice Les Républicains, des Bouches-du-Rhône, ajoute que « cette décision contredit toute la jurisprudence. »
Les élus du Pays d’Aix annoncent la suite de la couleur. Maryse Joissains se dit « dans une logique de résistance et non de punition » concluant son allocution par cette phrase : « J’irai jusqu’au bout ». Celle qui a déjà affronté Laurent Fabius (quand il était Premier ministre) en tant qu’avocate des victimes du sang contaminé retrouve son adversaire aujourd’hui président du Conseil Constitutionnel.