Au Grand Théâtre de Provence, mardi 30 janvier, la maire d’Aix-en-Provence retrace lors d’une longue litanie les réalisations de ces quinze dernières années dans sa ville et insiste sur sa volonté de sortir de la Métropole Aix-Marseille Provence.
Dans la première partie de son discours, Maryse Joissains fait le bilan de ces quinze dernières années comme édile d’Aix-en-Provence. Accueil du projet international Iter, grandes expositions internationales Cézanne en Provence ou Picasso Cézanne, surgissement d’équipements tels que le conservatoire, le Pavillon noir ou le Grand Théâtre de Provence pour créer « un forum culturel, autour de la cité du livre », résume-t-elle. Mais aussi le stade nautique Sainte-Victoire à Venelles, l’Aréna, la future Scène des musiques actuelles, l’office du tourisme, la nouvelle piscine Yves Blanc, le musée Granet rénové et son extension à la chapelle des Pénitents blancs… « Et bientôt, j’espère, le musée Picasso », ajoute-t-elle. Elle cite aussi la gare routière, les parkings relais et les pôles d’échange comme le plan d’Aillane, le parking Krypton, le BHNS, « que la métropole s’attribue, sans avoir rien fait, avec l’argent de notre collectivité et de nos contribuables, n’oublie-t-elle pas de mentionner. Ces gens agissent comme des coucous ! », lâche-t-elle, provoquant les rires de la salle. Maryse Joissains a, selon elle, respecté ses engagements et tout en métaphore elle ajoute : « Nous avons réveillé la belle endormie. L’aube a tenu ses promesses. »
« Non, Monsieur Gaudin, je ne suis pas satisfaite »
Après la liste de ses réalisations, Maryse Joissains a consciencieusement et sur tous les fronts attaqué, une fois de plus, « la pesanteur de la Métropole », qu’elle qualifie toujours de la même manière : « ovni institutionnel », « Métropole mortifère » et « monstropole ». « A la veille de notre intégration à la Métropole, rappelle-t-elle, le taux de désendettement de la CPA (communauté d’agglomération du pays d’Aix, ndlr) était inférieur à trois ans alors que notre capacité d’autofinancement flirtait avec les 50 millions d’euros. » Elle ne manque pas de faire allusion à la destitution de Gérard Bramoullé, la qualifiant de « faute politique » : « Au lieu de le remercier pour sa lucidité et son courage, Jean-Claude Gaudin l’a privé de ses fonctions. Non, Monsieur Gaudin, je ne suis pas satisfaite. Oui, Monsieur Gaudin, je continue de dire que priver le territoire du pays d’Aix des 80 millions réclamés est un vol… Il a privé la métropole d’une compétence avérée et d’une opposition constructive, éliminant du pays d’Aix l’un de ses représentants émérites, élu par le peuple. Cette méthode, antidémocratique, est digne de pays totalitaires. »
Rendez-vous avec le ministre le 27 février
L’élue se dit convaincue que la solution passe par la création d’une deuxième métropole : celle du pays d’Aix. « Je sais que des communes hors pays d’Aix seraient prêtes à quitter la Métropole de Marseille pour nous rejoindre dans ce projet. D’autres, aujourd’hui hors métropole à l’ouest du département peuvent être intéressées par notre démarche », assure Maryse Joissains. « Aussi, je l’ai dit à Jean-Claude Gaudin au dernier conseil de métropole : « Laissez-nous partir ! » La maire d’Aix a envoyé une lettre à Gérard Collomb, ministre de l’Intérieur, avec la verve qui la caractérise : « Je lui ai écrit pour lui dire que Marseille était la ville des Galères alors qu’Aix abritait déjà le parlement de Provence… Il m’a répondu en vantant les mérites du fait métropolitain mais en ouvrant la voie à la réflexion autour de nouvelles pistes institutionnelles face à la brutalité de la loi. » Cette ouverture est une lueur d’espoir pour Maryse Joissains, qui sera reçue le 27 février à Paris par le ministre de l’Intérieur. « La guerre déclarée à notre territoire par un gouvernement incompétent et irresponsable peut encore être gagnée. Elle le sera », conclut-elle.