Après quelques mots le jour du drame de la rue d’Aubagne, lundi 5 novembre, Martine Vassal ne s’était plus exprimée. Une semaine plus tard, à l’occasion du Conseil de territoire Marseille Provence, qui se tenait mardi 13 novembre, la présidente de la Métropole Aix-Marseille Provence est sortie de son silence. Ses pensées sont d’abord allées aux « Marseillaises et aux Marseillais qui ont perdu en quelques minutes, en quelques jours, et qui vivent des jours tragiques », rapporte un communiqué de presse, qui reprend l’intégralité de sa déclaration (voir ci-dessous).
Au-delà du deuil et en attendant les conclusions des enquêtes en cours, « le temps doit être au travail ». Elle dit s’y être attelée « avec résolution et avec détermination », avant de préciser : « Personne, je dis bien personne, ne devrait s’octroyer le droit de faire de la politique sur le dos ni des victimes, ni des familles. Il n’y a, aujourd’hui, aucune place pour la violence verbale ou physique en ces temps extrêmement difficiles ».
« Les actes sont plus importants que les mots ou les déclarations »
Depuis les tragiques événements, Martine Vassal dit avoir enchaîné les réunions de travail, au Département, à la Métropole, à la Préfecture des Bouches-du-Rhône, en lien avec la Ville de Marseille, « afin d’aider au mieux quotidiennement ceux qui sont les plus touchée, car ma première priorité c’est le secours et l’aide à toutes les familles concernées par l’effondrement des immeubles et les évacuation (quelque 500 sinistrés, évacués des immeubles)». Pour Martine Vassal, les « actes sont plus importants que les mots ou les déclarations », lors de ce type d’événements. Après un hommage rendu aux élus, fonctionnaires, collectivités, et l’Etat « qui ont agi dans l’ombre pour subvenir aux besoins des sinistrés », elle a abordé la deuxième priorité et non des moindres : l’élaboration d’un véritable plan de lutte contre l’habitat indigne et insalubre à Marseille et le territoire.
« Rien ne se fera sans argent »
La faisabilité et la réussite d’un tel plan sont « conditionnées par trois principales exigences » : La mobilisation générale de tous les acteurs concernés : l’Etat, les collectivités locales, les bailleurs sociaux, les propriétaires privés, les syndics, la Caf, l’Adil (Agence départementale d’information sur le logement). « Il faut mettre chacun devant ses responsabilités. Une adaptation des textes et des lois est nécessaire pour agir encore plus vite et encore plus fort sur les copropriétés dégradées. Il faut que nous arrivions à simplifier et à alléger les procédures pour réduire les délais. Et des moyens humains et financiers considérablement renforcés pour une lutte vraiment efficace contre l’habitat indigne et insalubre. Rien ne se fera sans argent. » Elle est également solidaire de l’appel de la Ville à l’Etat pour accélérer et faciliter la réhabilitation de l’habitat privé vétuste,
Le plan sera présenté sous dix jours, à l’ensemble des acteurs locaux « afin de résoudre cette question essentielle de l’habitat indigne ». Par ailleurs, elle a qualifié « d’inadmissible qu’une infime minorité de propriétaires profitent de la misère des gens pour faire tout simplement du fric, j’ai bien dit du fric ». Et de dénoncer les marchands de sommeil et des « syndics voyous », à l’encontre desquels elle sera « impitoyable ».
Avant la fin de l’année, en complément du grand projet habitat, le projet centre-ville sera définitivement présentée « et des plans d’actions seront lancés ». « Déterminée », elle a indiqué qu’elle « n’a pas été élue pour mettre la poussière sous le tapis. Jamais je n’oublierai le fil de mon engagement : travailler et agir tous ensemble pour que l’avenir de notre ville principale, Marseille, et celui de la Provence, soit vraiment assurée ».
Le discours de Martine Vassal