Marseille n’est pas faite pour eux et pourtant, elle s’offre aux artistes comme l’on plonge dans les bras d’une exubérante inconnue qui ne se laisse pas facilement apprivoiser. Marseille festive, Marseille laborieuse, Marseille des petits métiers, de son port, de ses collines, des élégantes ou des soldats, Marseille la méditerranéenne, la fière cité posée aux pieds des calanques : c’est tout cela que l’on peut admirer dans l’exposition accrochée au musée Regards de Provence, à découvrir jusqu’au 25 janvier 2015. On plonge dans les cafés d’hier et d’aujourd’hui, dans l’agitation des filets de pêche et des gestes amples de ceux qui les manipulent. C’est beau et délicieusement brouillon et ça n’a l’allure d’aucune autre ville. Voilà peut-être la singularité et le charme de Marseille, qui est tout à la fois un carrefour et un creuset culturels aux accents universels. Ce sont toutes ces contradictions qui s’étalent sur les murs sobres de l’exposition « Marseille éternelle ».
« À travers toutes ces œuvres, il s’agit de découvrir des regards différents, singuliers, des expressions personnelles de peintres, explique l’écrivain Bernard Muntaner, commissaire, dans un texte accroché à l’entrée de l’exposition. Autant dire que toute vue de Marseille est “fausse”, en cela qu’elle tire uniquement de la réalité l’intéressement de l’artiste. »
[pullquote]Véritable carrefour culturel, Marseille a séduit de nombreux artistes qui posent tous un regard spécifique sur la ville.[/pullquote] En effet, les images convoquées dans cette exposition regorgent de bateaux, de reflets bleutés, pour donner un aperçu de la ville très centré autour de son port et de sa lumière blanche qui aboutit à la définir. L’œil de l’artiste est subjectif, certes, mais il n’en reste pas moins « vrai ». « Marseillais de sang ou de cœur, nul ne peut rester insensible devant le regard particulier que ces peintres ont posé sur cette ville singulière », explique-t-on au musée Regards de Provence, inauguré en 2013 à l’occasion de la capitale européenne de la culture. « Le résultat final offert aux regards restitue une sensation rapidement fixée, proche de ce que son créateur a ressenti jadis sur le motif : les rivages de Saint-Henri, du Cap Janet, de la Madrague, de la Joliette, des Catalans et les paysages de Saint-Jérôme. »
Découvrez quelques tableaux exposés au musée Regards de Provence :
[Best_Wordpress_Gallery gallery_type=”image_browser” theme_id=”1″ gallery_id=”9″ sort_by=”order” order_by=”asc” show_search_box=”0″ search_box_width=”180″ image_browser_width=”800″ image_browser_title_enable=”0″ image_browser_description_enable=”1″ thumb_click_action=”undefined” thumb_link_target=”undefined” popup_fullscreen=”0″ popup_autoplay=”0″ popup_width=”800″ popup_height=”500″ popup_effect=”fade” popup_interval=”5″ popup_enable_filmstrip=”1″ popup_filmstrip_height=”70″ popup_enable_ctrl_btn=”1″ popup_enable_fullscreen=”1″ popup_enable_info=”1″ popup_info_always_show=”0″ popup_enable_rate=”0″ popup_enable_comment=”1″ popup_hit_counter=”0″ popup_enable_facebook=”1″ popup_enable_twitter=”1″ popup_enable_google=”1″ popup_enable_pinterest=”0″ popup_enable_tumblr=”0″ watermark_type=”none” watermark_link=”http://web-dorado.com”]
Marseille, une mosaïque multicolore
En réunissant Dufy, Barry, Olive ou Surian, le musée ouvre la voie à une large palette de regards, qui permettent malgré tout d’apercevoir une âme. Et celle-ci est résolument plurielle. Ce qui est passionnant, en parcourant les quelques dizaines d’oeuvres, c’est d’explorer à quel point la vision de la ville n’a pas tellement changé. Tandis que Marseille, elle, s’est laissée pénétrer par la modernité, l’immigration, jusqu’à devenir ce qu’elle a finalement toujours été : une « mosaïque multicolore », qui « ne se laisse pas saisir facilement », comme l’explique Bernard Muntaner. [pullquote]Marseille ne se laisse pas saisir facilement : c’est là tout son charme.[/pullquote]
Voilà pourquoi Marseille rebute certains, jusqu’à ceux qui y sont nés. L’extraordinaire et trop méconnu poète André Suarès (1868-1948) était un de ces disciples fâchés avec sa ville. Dans ses croquis littéraires de la Provence, il voyage jusqu’à Toulon et se remet en route vers le Vieux-Port. Nous sommes en 1908 : « L’éblouissante journée de mai se retire avec une amoureuse lenteur. Au terme de l’après-midi, je suis sur la route de Marseille, la ville dangereuse et violente, qu’on n’aime ni ne déteste à demi (…). Tout était grandeur, désert, sang du ciel et silence. À présent, les maisons entassées, les haillons et les linges pendus aux fenêtres, la rumeur et le mouvement annoncent Marseille, la furie ». Oui, Marseille vibre et vit dans ses rues. Et cette vibration, lentement, vient s’accrocher dans les pierres de la ville.
Crédit photo des œuvres issues de la collection de la Fondation Regards de Provence de « Marseille Eternelle » : © Jean Bernard
> Et vous, êtes-vous allés voir cette exposition ? Qu’en avez-vous pensé ? Laissez nous votre avis dans les commentaires.
Informations pratiques :
Site : http://www.museeregardsdeprovence.com/
Avenue Vaudoyer, 13002 Marseille
Ouvert tous les jours de 10 h à 18 h
Du 15 mai 2014 au 25 janvier 2015 (fermeture 15/08, 25/12, 01/01)
Tarif normal : 6 € – Tarifs réduits : 5 € – 4,20 € – 2 €
Tél : 04 96 17 40 40