La majorité ne cesse de se féliciter de ses efforts pour équilibrer le budget de la Ville mais force est de constater que les dépenses continuent d’augmenter mais pas les investissements qui restent stables. Pour l’année 2019, les dépenses de fonctionnement atteignent 1,033 milliard d’euros, en progression de 1,34 % par rapport à 2018. A noter que l’an dernier, elles accusaient déjà une hausse de 0,9%. Pourtant, « pour la première fois depuis 2012, les dépenses dues à la masse salariale sont en baisse », se félicite Roland Blum, l’adjoint aux finances. En effet, elles reculent de 0,2 %, tout comme les frais financiers de 3,8 %. Par contre, le fonctionnement des services coûte de plus en plus cher avec une progression de 6,6 %. La majorité impute cette nouvelle hausse au drame de la rue d’Aubagne de novembre dernier avec plus de 11 millions d’euros programmés pour la gestion de cette crise dont 4 millions ont déjà été engagés. Mais pour Benoît Payan, président du groupe socialiste, le maire privilégie « l’accessoire » au détriment des « priorités des Marseillais ».
Une baisse de 6 millions d’euros pour la rénovation des écoles
« Les urgences, ce sont les écoles et le logement », insiste le socialiste. Et selon lui, ces deux thèmes sont les parents pauvres du budget de la majorité. Pour étayer ses propos, il pointe une baisse de 6 millions d’euros alloués aux travaux des écoles en 2019. « Cela représente un chantier sur six supprimé », explique-t-il. Jean-Claude Gaudin se défend en affirmant que cette baisse s’explique par la construction de deux nouvelles écoles, les Docks Libres et Jolie Manon. Yves Moraine, le président du groupe de la majorité, ajoute que la mairie dépense 30 millions d’euros par an en moyenne pour la rénovation des écoles « Si tout n’est pas parfait, ce n’est pas aussi catastrophique que vous voulez le laisser penser », affirme-t-il.
Pour le communiste Jean-Marc Coppola, la politique de la majorité « tourne le dos à l’intérêt général, au vivre-ensemble ». Et après le drame de la rue d’Aubagne, l’opposition estime que le majorité n’a pas pris la dimension du problème à Marseille : « La compétence est désormais métropolitaine et qu’est-ce qu’on a eu comme réponse : une plateforme et un médiateur », se désole Benoît Payan. Et Yves Moraine de répondre qu’il « n’est pas juste de dire que rien n’a été fait. Nous avons construit 5 000 logements, engagé la rénovation du Panier, de Belsunce, reconstruit une bonne partie du Rouet… ».
Un premier vote d’opposition pour LREM au conseil municipal
Dans un style plus nuancé, l’ancien socialiste Stéphane Mari s’est exprimé pour la première fois au nom de la République en Marche, son nouveau parti : « En apparence, ce budget présente toutes les qualités », lance-t-il en préambule de son intervention. Mais rapidement, il enchaîne avec les critiques : « Si le niveau d’investissement est maintenu, c’est surtout grâce à la perfusion du Conseil Départemental, avance-t-il. S’il est techniquement bon, il reste insuffisant pour offrir aux Marseillais des équipements publics de qualité. Surtout quand on connaît le défaut de piscines, le mauvais état des écoles et des bibliothèques ou encore le manque de transports… », énumère-t-il. Au final, le premier et unique représentant En Marche au conseil municipal vote contre ce budget primitif. Tout comme les socialistes, les communistes et le Rassemblement national. A noter l’abstention de Lisette Narducci, la maire radicale de gauche des 2e et 3e arrondissements, qui met fin à l’alliance signée avec Jean-Claude Gaudin lors des municipales de 2014 et rejoint ainsi l’opposition. Cette défection n’empêchera pas pour autant la majorité municipale d’adopter ce budget primitif 2019.
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