Pour La République En Marche (LREM) à Marseille, l’heure est à la structuration et à l’affirmation du positionnement politique. Le mouvement présidentiel ne compte qu’un seul élu au conseil municipal, Stéphane Mari, transfuge du parti socialiste (PS). Il n’y dispose donc pas de groupe ni de temps de parole. Malgré cela, LREM souhaite participer au débat politique à Marseille. C’est dans ce but qu’une « Team Marseille » et une commission stratégie de LREM regroupant les députés LREM du territoire autour du référent LREM des Bouches-du-Rhône, Bertrand Mas-Fraissinet, ont été mises en place. Avec une première opération de communication ciblée jeudi 28 mars 2019 : une conférence de presse destinée à présenter la position de LREM pour le prochain conseil municipal de Marseille du 1er avril 2019.
Le seul élu LREM au Conseil municipal votera contre le budget
Stéphane Mari y votera contre le budget présenté par la Mairie. « C’est une position politique », précise Bertrand Mas-Fraissinet. Le référent local du mouvement considère que même si le budget est à l’équilibre, « il ne masque pas les insuffisances dans la gestion de la ville depuis une vingtaine d’années. » Stéphane Mari met, quant à lui, en avant « la faiblesse de la municipalité et son manque d’autofinancement », arguant que « rien ne fait sans la manne du Conseil départemental qui finance parfois jusqu’à 70 % des projets présentés. »
LREM n’avance, pour autant, pas d’alternative à ce budget. L’objectif est, pour le moment, d’asseoir le positionnement politique du mouvement face à la majorité municipale. « Voter contre le budget nous met de facto dans l’opposition », poursuit Saïd Ahamada. Une opposition qu’il qualifie de « constructive ». « Pour le moment, nous ne pouvons que commenter les choix politiques de la majorité municipale. Mais, nous proposerons un projet clair au moment de la campagne pour les prochaines Municipales », précise le député (LREM) de de la 7e circonscription des Bouches-du-Rhône.
Car, évidemment, c’est cette échéance que LREM garde en point de mire à Marseille. Si le mouvement n’a pas encore désigné son candidat à la Mairie, il commence à dessiner les contours d’un programme. « Nous voulons proposer un véritable projet politique aux Marseillais », explique Saïd Ahamada. Un projet qui devrait exprimer un certain « bon sens citoyen », avance Stéphane Mari. Aussi, LREM compte s’inspirer du grand débat national pour mettre en place, dès juin 2019, des « grands débats municipaux » pour accompagner la construction d’un programme pour les élections municipales de 2020. « Nous voulons porter une ambition inclusive », annonce Bertrand Mas-Fraissinet.
Pas d’alliance prévue pour le premier tour des municipales
LREM entre donc dans l’opposition à la majorité de Jean-Claude Gaudin à Marseille. Mais elle ne sera pas frontale. Car, lundi 1er avril 2019, mis à part le budget, Stéphane Mari devrait voter pour toutes les autres délibérations. En premier lieu celle concernant l’audit sur l’état des écoles marseillaises commandé par la Mairie. « La ville bouge. Elle propose cette délibération uniquement en réaction, mais nous la soutiendrons dans l’optique de l’intérêt général », réagit Cathy Racon-Bouzon, députée (LREM) de la 5e circonscription des Bouches-du-Rhône. Elle précise qu’elle toutefois qu’elle veillera à ce que cette initiative de la Mairie ne soit « pas de la poudre aux yeux » pour faire disparaître l’amendement qu’elle a fait adopter à l’Assemblée nationale sur le sujet.
Sur l’habitat indigne également, Stéphane Mari donnera son vote aux délibérations sur les rapports qui encadrent la migration des compétences entre la ville de Marseille et la métropole Aix-Marseille-Provence (AMP). Mais, là aussi, le mouvement restera vigilant. Il compte notamment procéder à une évaluation bi-annuelle des conditions de transfert des compétences. LREM demande par ailleurs la publication régulière des chiffres sur les évacuations et le parc de logements par les autorités, la mise en place d’un système de dialogue entre les services concernés par la problématique de l’habitat indigne à Marseille, la consultation d’experts et une prise en charge globale du territoire non cantonnée à certains quartiers du centre-ville.
En ce qui concerne la délégation des compétences, « attention à ce que le futur maire de Marseille reste maître chez lui, prévient Saïd Ahamada. Ce n’est pas un procès d’intention mais une alerte pour une bonne répartition des compétences entre les collectivités. » LREM ne cache plus vraiment ses ambitions pour la deuxième ville de France. Pour autant, à l’exception de son partenaire historique du Modem, le mouvement ne semble pas, pour l’heure, envisager d’alliances pour le premier tour élections municipales à Marseille. « Mais cela ne nous empêchera pas d’accueillir tous ceux qui se reconnaîtront dans notre projet », annonce néanmoins Saïd Ahamada qui avait déjà confié son désir d’ouverture la semaine dernière à Gomet’.
Liens utiles :
> Bertrand Mas-Fraissinet veut réanimer LREM 13 et marche vers les municipales de 2020
> [Portrait] Bertrand Mas-Fraissinet, désigné nouveau référent départemental de la République en Marche