Lors de la visite d’Annie Genevard, secrétaire générale du parti, à la fédération Les Républicains (lire notre article précédent), la réforme institutionnelle que prépare l’exécutif a été abordée. Elle représente une source d’inquiétude pour Les Républicains. Au travers d’une prochaine convention sur le thème des institutions, ils vont « préparer la riposte démocratiquement indispensable à cette réforme dangereuse à bien des égards, souligne Annie Genevard. C’est très grave ce qui est en préparation, la réduction du nombre de parlementaires était une idée qui courrait depuis longtemps même chez nous, mais Macron y ajoute la proportionnelle. La juxtaposition de la réduction et de la proportionnelle va, finalement, nous faire perdre près de 40% de nos circonscriptions, ce qui est considérable. J’ai fait une projection, sur mon territoire, ma circonscription (Doubs) deviendrait la moitié du département. On voit bien que la logique est de couper les élus nationaux des territoires ».
Gaudin : les députés En Marche sont « hors-sol » et « incompatibles »
Au-delà d’un simple calcul mathématique, pour Guy Teissier cette réforme symbolise « l’affaissement du Parlement, de l’Assemblée nationale et du Sénat, puisqu’ils seront frappés de la même chose. L’idéal c’est un mandat national et un mandat local, car je pense que l’on va créer des députés hors sol à la fois par le nombre et le gigantisme des circonscriptions, mais aussi le fait d’être élu local, nous ramène à la réalité ». Pour Jean-Claude Gaudin, il est aussi important de réagir. Pour le maire LR de Marseille, les députés En Marche, sont déjà « hors-sol. Ils n’ont pas d’attaches. Ils veulent rentrer dans les collectivités territoriales, non pas pour y exercer l’exécutif, ils sont incompatibles, mais pour y avoir les dossiers, pour pouvoir s’exprimer, pour pouvoir défendre leur formation. Il est clair qu’ils sont en train de préparer une loi électorale, nous devrons y réagir, si nous voulons conserver ce que nous dirigeons ici ».
Vassal : « la voix des territoires et des élus locaux pas entendue »
Le président de la Métropole Aix-Marseille Provence ne décolère toujours pas sur la rapidité avec laquelle le gouvernement met en œuvre les décrets d’application (la Métropole Aix-Marseille Provence face aux multiples contraintes financières). « Je n’ai jamais vu de ma vie parlementaire qu’un gouvernement aille aussi vite et ne discute pas plus profondément avec les collectivités. Le gouvernement loupe tout contact avec les élus locaux ». Et d’ajouter, « je suis très étonné que nos grands dirigeants des associations des maires de France, des présidents des conseils départementaux ne le disent pas plus clairement ». Martine Vassal, présidente du Département des Bouches-du-Rhône, elle, ne cesse de le répéter, regrettant une fois de plus que « la voix des territoires et celle des élus locaux ne soit pas entendue ». A titre d’exemple, elle a cité le nouveau « plan banlieues » dont les mesures « ne sont pas à la hauteur de ce que nous pourrions faire ici, avec de la concertation ».