Lors de sa visite à Marseille, lundi 21 et mardi 22 janvier, le ministre du Logement, Julien Denormandie a signé un protocole d’accord de préfiguration du projet partenarial d’aménagement (PPA) et de la société publique d’aménagement (SPLA-IN), avec la Métropole Aix-Marseille Provence, la Ville de Marseille et l’Agence nationale de l’habitat. Il devrait être mis en place d’ici à l’été 2019 « pour porter et accélérer le processus », a déclaré le ministre. La Métropole et la Ville seront majoritaires au capital de la SPLA-IN, bien que les moyens restent à définir. « Trop souvent la procédure a prévalu sur le projet. Trop souvent, c’est le projet qui devait s’adapter aux procédures. L’avantage du PPA est de mettre le projet au centre. C’est lui qui prime », a insisté Julien Denormandie. Les collectivités doivent lui soumettre, dès le printemps, une proposition de programme structurée afin d’arrêter une stratégie d’intervention au travers du PPA, créé avec la loi Elan.
Accélérer les procédures
Au-delà de ces nouveaux outils, le ministre a insisté sur « une vision d’ensemble » des bâtiments dégradés à requalifier, au-delà du périmètre de la rue d’Aubagne. 1300 immeubles sont actuellement en cours d’expertise. Une « seconde phase d’études », devrait s’ouvrir avec pour objectif de « cartographier précisément les îlots à enjeux sur d’autres parties du grand centre-ville ». Elle sera menée conjointement par l’Etat et les collectivités, avec le concours du centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) dont les experts sont intervenus dans l’examen des immeubles autour de la rue d’Aubagne. « Et sans attendre, j’ai aussi demandé aux collectivités et à l’Etablissement Public Foncier d’Etat d’accélérer le traitement opérationnel sur de nombreux bâtiments dégradés, quand nous pouvons intervenir dès aujourd’hui. »
Le ministre en a également profité pour rencontrer les assureurs, à qui il a demandé de faciliter et d’accélérer les contacts et les indemnisations, « et lorsque les procédures prennent du temps d’apporter un premier soutien matériel aux sinistrés, dans l’attente de la détermination des diverses responsabilités ».
Par ailleurs, pour mieux accompagner les nombreuses personnes familles évacuées, l’association France Horizon prendra le relais des équipes sur le site de Beauvau, à compter du 1er février, « avec une montée en charge progressive dans les semaines suivantes. L’Etat soutiendra exceptionnellement la Ville de Marseille, comme la Métropole et le Conseil départemental, pour financer cet espace d’accueil des personnes évacuées, leur apporter tout le soutien nécessaire et faire le lien avec les services compétents si nécessaire ».
240 millions d’euros annoncés par l’Etat confirmés
Julien Denormandie a confirmé l’engagement des 240 millions d’euros annoncés le 29 novembre dernier pour traiter l’habitat dégradé dans le centre-ville. Ce montant sera notamment mobilisé dans le cadre d’une convention signée d’ici au printemps avec l’Agence nationale de l’habitat (Anah) et la métropole Aix-Marseille Provence, compétente en matière d’habitat. Elle permettra de financer 100% des travaux d’urgence de réhabilitation d’une centaine de bâtiments prioritaires dans les trois ans à venir. L’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru) devrait allouer 50 millions d’euros. Une somme qui permettra notamment de « financer des grandes opérations qui sont prêtes à démarrer sur les grandes copropriétés dégradées de Kallisté et de Corot, ou par exemple sur l’aménagement de deux centres sociaux dans le quartier de Noailles, dans le centre-ville ».
L‘Anru tiendra dès le 6 février un comité d’engagement qui permettra d’examiner les sollicitations d’opérations anticipées qui été présentées durant la semaine de la visite du ministre, par la Ville et la Métropole.