Le fondateur de la plateforme de crowdfunding KissKissBankBank (KKBB), Adrien Aumont dresse un bilan de KKBB Paca implanté depuis début 2017 à Marseille. L’intérêt de cette plateforme hors sol est d’aider les acteurs régionaux à se développer : « On a des experts dans chaque domaine pour aider les projets » confie Fanny Havas patronne de KKBB Marseille. Depuis l’ouverture de l’antenne 312 projets ont été financés pour 1,43 million d’euros collectés. Une démarche de quadrillage du territoire a été mise en place, pour être au plus près des entrepreneurs : « Il y a tout un travail en amont à faire sur KKBB avant la validation du projet, que tous le monde ne sait pas faire. C’est pour cela qu’il existe un processus de suivi et d’accompagnement » justifie Adrien Aumont, « d’où l’intérêt de la proximité et de la présence physique sur le territoire ». Il y a une réelle volonté de la part de KKBB d’en apprendre plus sur le territoire et de créer des liens de proximités entres tous les acteurs, un maillage territorial. Ce nouveau mode financement participatif fonctionne car : « quand on donne de l’argent pour un projet on veut qu’il aille au bout » assure Adrien Aumont.
Les régions (Rhône Alpes, Ile de France, Paca) ont chacune leur spécificités. La musique, fondement de KissKissBankBank lors de son lancement en 2009, représente 80% des projets en Paca. Cependant en Ile de France et en Rhône Alpes il y a plus de projets qui aboutissent. « La région Paca est plus élargie, ça nécessite plus de travail pour être au plus proche des personnes » décrit Adrien Aumont, « KKBB souhaite à l’avenir en ouvrir d’autres ». Au total ce sont 1/3 des projets qui sont acceptés, et 7 sur 10 qui réussissent. Il existe deux contraintes pour l’entrepreneur, un objectif de fond à récolter sur un temps donné. La start-up gagne de l’argent que si le projet atteint son objectif : « C’est la règle du tout ou rien » conclu Adrien Aumont.
Développer la citoyenneté participative
En juillet 2017 la Banque Postale a racheté KKBB, qui devient une filiale mais garde son indépendance. Ainsi KKBB peut bénéficier des 11 millions de clients dont dispose la Banque Postale aujourd’hui, et utiliser leur dispositif territorial. « La Banque Postale veut participer à ce nouveau mode de financement, en plus du modèle de financement traditionnel » affirme Benoit de Rosamel, directeur Méditerranée de La Banque Postale pour les Entreprises et le Développement des Territoires, « proposer à ses clients des modes de financements alternatifs ».
D’ici fin 2018, la Banque Postale en accord avec KKBB va sortir une banque mobile différente, la « French Bank ». Elle intègrera l’offre de crowfunding et permettra ainsi de développer la citoyenneté participative. Une fusion entre une startup et une banque. « S’il y a une partie qu’on sait pas faire en terme de financement, on envoie à KissKissBankBank, et inversement, s’il manque du financement ils nous les envoie. C’est hyper complémentaire, eux apportent du financement que nous banquier on aime pas faire » raconte Muriel Doukhan directrice adjointe des centres d’affaires et des marché professionnels de la Banque Postale, « on essaye de créer un modèle bancaire différent notamment sur le financement participatif ».
Liens utiles :
> https://www.kisskissbankbank.com/
> La page dédiée sur le site de la Banque Postale