Marseille, porte d’entrée de la France vers l’Afrique et la Méditerranée… Le discours commence à être connu. Mais après le choix du président de la République d’organiser le sommet des deux rives au Pharo en juin prochain, force est de constater que la cité phocéenne devient une place stratégique dans les relations avec le continent africain. Nouvelle preuve de son rôle prépondérant dans le jeu diplomatique, le forum Emerging Valley a choisi Marseille pour réunir la crème de la tech africaine lors de sa deuxième édition mardi 20 novembre.
Marseille, terre d’accueil pour les start-ups africaines
Plus d’une centaine de jeunes chefs d’entreprises sont venus des quatre coins de l’Afrique pour présenter leurs projets et leurs besoins pour développer leur territoire. Même des ministres du Niger, du Maroc, du Sénégal et du Mali ont fait le déplacement : « Nous sommes à un tournant de notre histoire avec un tissu de jeunes entreprises prêtes à exploser. Le continent compte plus de 17 millions de PME et l’échange des données numériques sur le continent est plus de deux fois supérieur à celui de l’Amérique Latine et de l’Inde réunies. Maintenant, il faut soutenir le développement des entreprises en leur offrant des infrastructures dignes de ce nom », explique Othman El Ferdaous, secrétaire d’État marocain chargé de l’investissement auprès du ministre de l’industrie, du commerce et de l’économie numérique. La mise en réseau avec l’écosystème marseillais est peut-être l’un des moyens d’offrir plus de moyens aux start-ups africaines.
L’ONG sénégalaise Jokkolabs, qui fédère un réseau d’espace de co-working en Afrique, a profité du forum Emerging Valley pour créer une antenne à Marseille. Pour mettre en place cette nouvelle structure, elle s’associe avec l’incubateur régional P.Factory. Ce nouveau hub accueillera des start-up africaines qui souhaitent se développer en France ainsi que des PME françaises visant une implantation sur les marchés africains : « Une nouvelle étape pour bâtir des ponts plutôt que des murs entre les entrepreneurs des deux rives de la Méditerranée », a commenté Karim Sy, le fondateur de Jokkolabs.
Les institutions marseillaises veulent aussi favoriser l’accueil de start-ups africaines sur le territoire métropolitain. La Cité de l’innovation et des savoirs qui vient d’ouvrir ses portes au Castel à côté du J1 doit notamment jouer un rôle dans le renforcement de ces liens : « Ce nouveau lieu totem sera centré sur les relations avec l’Afrique. On travaille pour que vous puissiez venir travailler sur notre territoire », a promis Frédéric Collart, vice-président délégué à la recherche de la Métropole Aix-Marseille.
Les grands groupes marseillais misent sur l’Afrique
Certains grands groupes privés locaux ont également compris l’intérêt de renforcer les relations avec les start-ups africaines. La CMA CGM au travers de son nouvel incubateur Zebox cible plus particulièrement le continent : « Nous sommes convaincus que, de par ses spécificités, l’Afrique représente un axe de développement immense pour les grands groupes et un véritable vivier de start-ups innovantes », a expliqué Mathieu Somekh, le directeur de Zebox à l’occasion de la table-ronde sur l’open innovation en Afrique.
Indissociable de la cité phocéenne, l’Olympique de Marseille a également participé à l’évènement avec une intervention de son président, Jacques-Henri Eyraud. Le club de football entretient des relations de longue date avec le continent africain et annonce qu’il va renforcer un peu plus son action de l’autre côté de la Méditerranée : « On a mis en place de nombreuses actions pédagogiques pour accompagner la jeunesse marseillaise. Maintenant, on va la faire en Afrique car nous avons intérêt à développer la formation de jeunes joueurs là-bas mais pas seulement par le sport », avance le président olympien. Le challenge innovation Cup qui récompense des start-ups chaque année a reçu l’an dernier plus de 250 dossiers dont beaucoup venaient d’Afrique. « Et nous espérons en recevoir beaucoup d’autres pour pouvoir les soutenir sur un autre terrain que le football », conclut le dirigeant.
Lien utile :
Le premier volet de notre série sur Emerging Valley
> [International] Lancement de la plateforme Digital Africa : « donner et recevoir » (1/3)
Prochain article : Les pépites du social & inclusive business camp (SIBC) de l’AFD