L’UAEM, cofondée par Thierry Dufresne et Pierre Ickowicz, a pour but de développer la filière apicole, de protéger l’environnement, la biodiversité et les abeilles : « Il faut prendre conscience de ce qui se passe aujourd’hui et investir dans la recherche pour que l’abeille et l’homme soient encore unis pour le prochain millénaire » affirme Thierry Dufresne co-fondateur et président de l’Observatoire français d’apidologie (OFA). Invité phare et ambassadeur de ce projet, le Prince Albert II de Monaco a souligné : « Les immenses vertus nutritionnelles et médicales des abeilles », regrettant « la baisse de la population chez les abeilles malgré les alertes ». Il a également souhaité « que l’on mette un terme à leur disparition ».
Cette union espère ainsi devenir un interlocuteur légitime et crédible auprès des institutions politiques européennes et méditerranéennes. L’objectif de l’UAEM, en collaboration avec l’Union pour la Méditerranée (UPM), est de rassembler un collège de personnalités de chaque pays pour créer une enceinte de discussion. « L’UAEM avec ses 42 pays saura se nourrir des compétences de chacun. Cette enceinte de discussion est basée sur la codécision et la mise en œuvre de projets avec un impact concret » confie Thierry Dufresne. Une présentation qui s’est conclue en fin de matinée avec un rassemblement des membres du comité français qui composent cette union : apiculteurs, scientifiques, représentant de grandes firmes multinationales (Guerlain, Yoplait) et chefs d’entreprises. « L’UAEM est le point de départ d’un projet qui, j’espère, sera fructueux » s’enthousiasme Luc Belzunces, chercheur à l’Institut national de la recherche agronomique (Inra), « l’Homme et l’abeille, c’est un même combat ». L’UAEM attribuera son label A.C.T (Act Concretely together) aux projets d’intérêt général en s’appuyant sur les institutions politiques et les financements publics et privés.
« Responsabilité énorme de la part des États »
La force de ce collectif est la diversité des personnes présentes. « L’UAEM est une évidence » déclare Jean Marc Bonmatin, chercheur au CNRS , qui dénonce la dangerosité des pesticides pour les abeilles mais aussi pour l’homme et la biodiversité. « De nombreux produits sont incompatibles avec la survie des abeilles en plus des prédateurs tel que le frelon asiatique. » Un travail avec les agriculteurs est indispensable pour trouver des solutions : « C’est un véritable défi, si on n’arrive pas à garder les abeilles c’est un monde qui s’écroule » s’alarme Eric Lelong, président de l’Interprofession apicole (Interapi).
Des agriculteurs touchés aussi par ces pesticides, « nombre d’entre eux développent des pathologies , telle la maladie de Parkinson du fait d’être exposé à ces pesticides » confirme Luc Belzunces, chercheur à l’INRA. Les associations d’apiculteurs, premiers concernés et au plus près des abeilles, regrettent le manque de formation professionnelle. « L’apiculteur est un chef d’entreprise et l’apiculture un potentiel vivier d’emplois » déclare Eric Lelong. « En France ce sont 30 000 tonnes de miel importées, ce qui représente environ 5000 emplois, sans compter la fabrication des ruches et le transport du miel » rajoute Franck Aletru président du syndicat national d’apiculture (SNA). Les enjeux et défis sont donc environnementaux mais aussi économiques. L’Union de l’apiculture de l’Europe et de la Méditerranée (UAEM) aura besoin de toutes ses forces.
Liens utiles :
Le site de la société d’apidologie française
Le site de l’interprofession apicole.