Réhabiliter un ancien immeuble de bureaux des années 1960 en résidence étudiante ultramoderne. Kley Marseille, rue Mathieu Stilatti dans le 3ème arrondissement, sort des sentiers battus des programmes immobiliers. « Il est rare de rénover un immeuble déjà existant, explique François Bertière, président de Bouygues Immobilier mercredi 1er mars lors d’une visite du chantier avec l’ensemble des partenaires. D’habitude, une démolition est nécessaire. Nous sommes fiers d’avoir réussi cette opération, malgré les contraintes techniques. » Il a d’abord fallu renforcer la structure en béton et remettre l’acoustique des planchers et des façades aux normes. Les cages d’escalier ont également été démolies et refaites à neuf pour desservir les 11 niveaux, dont 8 étages d’habitations et 3 sous-sols de ce bâtiment.
Favoriser la réussite étudiante
Le coût de cet investissement, supporté par Dométude via l’investisseur américain Oaktree Capital, représente 20 millions d’euros. Les 11 000 m2 du bâtiment seront ainsi transformés en chambres étudiantes de 17m2, louées entre 500 et 550€. Pour les T2, il faudra compter environ 590€. Des appartements destinés à la colocation seront également créés, dont un T9, avec huit chambres, au dernier étage. Mais le président de Dométude, Jean-Baptiste Mortier, insiste surtout sur la fonctionnalité des lieux communs. « Ici, un grand patio, mais aussi une salle de projection, une salle de sport, une cafétéria évidemment et un espace de coworking. Nous adaptons les lieux de vie aux besoins de l’étudiant : confort, sécurité, plaisir, loisirs et communauté. » Le concept de Dométude est bien loin du marché des résidences étudiantes, où les investisseurs achètent les studios, les louent et les revendent en défiscalisant. « Nous restons propriétaires et gestionnaires des lieux », assure Jean-Baptiste Mortier.
Une façade originale
Autre originalité, et de taille : les façade ouest et nord du bâtiment. Même si l’enveloppe du projet reste identique, le cabinet d’architectes Tangram (photo Une XDR) a entièrement revu les façades nord et ouest. L’idée : des brise-soleil en forme d’écailles jaunes d’un côté et orange de l’autre. « Ce bâtiment, qui marque l’entrée et la sortie de la ville depuis l’autoroute du Soleil, devait être visible, précise Emmanuel Dujardin, l’architecte en charge du projet. Nous avons eu l’idée de ces éléments en aluminium pour protéger du soleil et jouer avec la cinétique. L’effet est double : la façade change de couleur selon la course du soleil mais aussi selon le mouvement des automobilistes sur l’autoroute et des piétons qui se déplacent autour du bâtiment. » Ainsi, à l’entrée de la ville, l’immeuble se pare de couleurs orangées et à la sortie, le bâtiment se découvre dans des tonalités or.