Après six mois de travail acharné, 30 réunions entre élus et collaborateurs, et de multiples brainstorming, la nouvelle direction de la CCIMP a édité sa marche en avant, pour faire entrer la métropole dans l’ère du XXIe siècle autour d’un « projet collectif ! Il est pragmatique comme le sont les entrepreneurs, et direct comme le sont les entreprises ! » affirme Jean-Luc Chauvin, le président de la CCIMP (lire également par ailleurs), décidé à secouer l’institution. Mais qu’attendent les acteurs économiques locaux ? Du dynamisme, de l’écoute et du soutien.
Pour cela, il a axé sa politique sur trois grands axes que sont l’aéroport Marseille Provence, un enjeu lourd, non seulement en vu de sa future privatisation dans le courant de l’année, mais aussi car il est le premier contact avec le territoire local. Avec 8,8 millions de passagers en 2016 et avec sa position de deuxième aéroport de fret en France, derrière Roissy-Charles De Gaulle, il est un formidable outil de développement. Mais celui-ci doit se doter des moyens permettant accueillir toujours plus de touristes, de développer la clientèle business et commerce. Comment amener ce formidable outil au sommet ? « Nous sommes actuellement actionnaire à hauteur de 25%. Avec l’ensemble des collectivités, nous atteignons 40%. L’objectif est donc clairement de devenir l’actionnaire majoritaire afin de mener à bien son développement. »
Le deuxième axe prioritaire étant de faire de la Méditerranée une nouvelle « mare nostrum », les Romains l’ont conquise, pourquoi pas Marseille ? C’est l’ambition révélée par le discours volontariste de Jean-Luc Chauvin, dont la ville doit devenir la passerelle entre la France et l’Afrique. Cette dernière après avoir été le parent pauvre du monde économique pendant des décennies, voit son chiffre de croissance dépasser les 5%. « On voit cette zone se développer sans nous, on n’y va pas ? Mais on doit foncer. La métropole doit devenir un Hub vers l’Afrique et un Hub pour l’Afrique » a-t-il exprimé.
Mais Marseille ne doit pas seulement regarder vers le ciel et d’autres terres, car sa croissance se situe aussi sur son territoire. La CCI a pensé à une nouvelle devise, bien sûr virtuelle, pour illuminer le fronton du palais de la Bourse « Expérimenter, innover, collaborer. Ce joyau qu’est l’ancienne bourse doit se transformer en nouvelle vitrine pour mettre en avant nos start-up. » Mais avant de mettre en lumière les nouvelles idées qui placeront la capitale provençale sur une carte économique au même niveau, voire même au-dessus, de Lyon, la ville doit former les futurs collaborateurs que ce soit dans l’ingénierie, le codage ou l’informatique, mais aussi ans le secteur du sport.
Une Académie du sport pour la rentrée 2017
La CCI sous l’impulsion de Jean-luc Venturino, le vice-président en charge de la mission formation, va faire naître d’ici septembre l’Académie du sport. Cette dernière délivrera une formation plébiscitée et réclamée par bon nombre d’enseignes sportives au rayonnement national. En partenariat avec la Fédération sport et cycles, regroupant plus de 1 300 entreprises réparties sur l’ensemble du territoire national, et comptabilisant 55 000 employés pour un chiffre d’affaires de 7,6 milliards d’euros en 2016, la Chambre de commerce et d’industrie de Marseille Provence va inaugurer une nouvelle formation, en septembre prochain, afin de répondre « a une importante pénurie de personnel et de techniciens, que ce soit dans notre région mais aussi dans la France entière, notamment dans la vente de produits sportifs » selon Jean-Luc Venturino. Pour répondre à ce besoin criant, la CCI a décidé d’ouvrir la première classe, au sein de l’école pratique détenue par l’instance de la métropole, et qui sera composée « d’une vingtaine d’élèves en formation initiale pour cette mouture, mais elle ambitionne de devenir rapidement une école d’envergure nationale, avec un cursus complet à Marseille. Un protocole sera d’ailleurs signé le 16 mai entre la Fédération, la CCI et la mairie qui, dans le cadre de la capitale européenne du sport, est partie prenante du projet. » Les futurs élèves seront formés en Master 2, avec une employabilité certaine à la sortie grâce, par exemple, à l’ouverture prochaine du nouveau Décathlon à la Valentine ou ailleurs dans la région. « On va veiller à s’adapter la formation à la filière pour vraiment répondre aux besoins des professionnels, avec à terme la volonté de former 100 à 200 candidats par an. Mais on ne va pas s’arrêter là, il y a aura une formation dans l’aéronautique, puis le pôle Henry Fabre, et la formation continue n’est pas en reste, dans les 18 mois qui viennent, nous allons proposer une offre conséquente dans ce secteur. »
Élection ou pas, la Chambre de commerce se bouge pour son territoire, avec la volonté de le dynamiser et quoi de mieux que le sport pour faire bouger une ville qui vibre à longueur de saison pour le ballon rond.