Marion Maréchal vue par Tapie
Bernard Tapie ne voit pas Marion Maréchal Le Pen capable de diriger une région de 5 millions d’habitants. Il prévient même ceux qui s’égareraient dans ce vote que l’immobilier chuterait de 30% si le FN passait. Il la verrait plutôt jouant dans « Plus belle la vie ». Le patron de La Provence n’a sans doute jamais vu un épisode de la série de France 3, car on voit mal la députée du FN, fervent soutien de la manif contre le mariage pour tous, dans un feuilleton où des policiers sont homosexuels et où des Maghrébins tiennent un rôle important. A l’écouter on la verrait plutôt dans « Un village français ».
Coup de griffe de Panthers
Marseille s’est fait une spécialité de recevoir le tournage des films, feuilletons ou séries (photo Une, tournage de Corniche Kennedy de Dominique Cabrera). La municipalité facilite le travail des réalisateurs et il n’est pas rare de tomber sur une rue barrée par des policiers municipaux pour le bon déroulement d’une mise en scène. Elle n’a pas à se plaindre des retombées, puisque la télégénie de Marseille n’est plus à démontrer. En revanche, il faudrait peut-être lire les scripts avant de donner carte blanche aux boîtes de production. Lors du premier épisode de Panthers, sur Canal plus, un des acteurs décrit Marseille comme « le trou du cul de la France ». Pas sympa.
Les bibliothèques en panne
Dans un excellent dossier La Provence a décrit récemment la grande misère des bibliothèques marseillaises. Un des témoins interrogés explique que de nombreuses personnes ne sont pas qualifiées et doivent d’avoir été engagées d’abord à leur appartenance à Force Ouvrière. Il y a dix ans, un ingénieur en informatique de la bibliothèque l’Alcazar nous expliquait qu’il quittait, horrifié, la ville après avoir audité les employés dédiés à son service. Pas un ne connaissait l’informatique et lorsqu’il s’en est inquiété auprès de la mairie centrale, il lui fut répondu par un puissant collaborateur que l’embauche ne le regardait pas. Et voilà comment un informaticien très qualifié a laissé sa place à une équipe pas du tout qualifiée.
La bouillabaisse malgré tout
C’est le plat fétiche de Marseille. Il n’a à nos yeux qu’un défaut, son prix. Dans la plupart des établissements qui se réclament de la charte, il atteint des sommets qui contredisent ses origines : au départ un plat pour les pauvres. Heureusement quelques professionnels font tout pour préserver sa réputation. Comme le restaurant l’Aromat qui propose un burger bouillabaisse à 14 euros ce qui est tout à fait acceptable. D’autant que le chef utilise la fougasse, ce pain à l’huile que l’on retrouve parfois à Noël dans les treize desserts. Parfait pour s’initier.
Foucault sauvé de la noyade
Les jours du Ferry Boat sont comptés. Manque de personnels, coût élevé de fonctionnement (800 000 euros par an) pour ce qui est, depuis des décennies à Marseille, une institution. La gratuité a fait en partie son succès populaire. On rappelle du coup que Pagnol l’avait immortalisé et que les All Blacks, désormais triple champions du monde, l’ont emprunté. On se souvient moins que Jean-Pierre Foucault, alors animateur sur radio Monte Carlo, faillit couler à son bord à la fin des années 80. Il avait poussé le pilote à s’engager dans la passe à hauteur du fort Saint Jean, pendant une émission en direct. Bien évidemment la première vague remplit très vite le frêle esquif et Foucault, de l’eau jusqu’aux cuisses, fut soulagé que le Ferry Boat ne se transforme pas en Pitalugue. Ne serait-ce que pour ce miracle, il faut sauver ce « navire ».
Coup de froid pour Maryse
On dit que le roi René (1409-1480) venait, à son époque, au bord du Lacydon soigner ses bronches. C’est pour cela que certains appellent encore le quai d’honneur au pied de la mairie, « la chaise du Roy René ». Maryse Joissains va-t-elle en venir là à son tour. Elle a pris en effet un petit coup de froid, depuis sa virulente prise de position contre Marseille, coupable à ses yeux de vouloir accaparer la future métropole à son seul profit. La candidature de Jean-Claude Gaudin a du coup été renforcée par les excès de langage de l’ex-avocate. Le socialiste Eugène Caselli n’a pas eu de mots trop forts pour stigmatiser la dame d’Aix et apporter son soutien au maire de Marseille. Quand on songe qu’une chanson interprétée par Colette Renard disait : « Marseille tais-toi, Marseille tu cries trop fort ! » Maryse pourquoi tu tousses.
Hollande lit et relit un marseillais
Un des auteurs qu’Hollande dévore est Marseillais. L’économiste Gilbert Cette, professeur associé à l’Université d’Aix Marseille, est le tenant d’une économie social-libérale qui séduit de plus en plus le président de la République, son Premier ministre et son ministre de l’économie. Pas sûr que cette Marseillaise-là soit pour l’heure un hymne partagé par une majorité des Français.