Le Mexique chante la Marseillaise
Un reportage d’Agnès Vahramian (France 2) nous apprend que la production de café, victime jusqu’ici du réchauffement climatique, pourrait être sauvée au Mexique par un plant d’Arabica hybride, mis au point par des chercheurs agronomes provençaux. Euréka. On savait déjà que le Martégal André-Pierre Gignac avait apporté du carburant au moteur des Tigres de la Universidad Autónoma de Nuevo León, équipe mexicaine, dans laquelle l’Olympien évolue désormais. On est ravi de constater que le génie français va également permettre aux percolateurs d’outre-Atlantique de survivre. Pour gonfler un peu plus notre chauvinisme, on apprend que ce café « inventé » ici et cultivé là-bas a pour nom, en toute simplicité, «La Marseillaise ». Naguère lorsqu’on parlait en Provence et en Amérique de laboratoire c’était lié à la French Connexion et à la cocaïne. Désormais on parle de caféine. On préfère broyer du petit noir.
Evra passe-moi l’éponge
Au micro des télés, ses petits camarades ne comprenaient vraiment pas ce qui avait pris à « Pat ». Le Marseillais est allé faire le coup de poing avec ses propres supporters au Portugal alors que l’OM jouait une place qualificative dans une compétition européenne. Patrick Evra, nous apprend la presse spécialisée, est un multirécidiviste et il s’adonne, ajoutent certains observateurs très critiques sur les réseaux sociaux, à une provocation permanente. Un spécialiste ès-OM, le professeur René Malville, supporter et commentateur en hors catégorie, résume avec un sens de l’analyse aussi concis que définitif le sentiment général : « il faut qu’il se casse ». Ainsi va la vie dans ce sport où il est plus courant de dépenser que de penser. Ceux qui dirigent l’OM à commencer par Jacques-Henri Eyraud ont souvent fait des études de haut niveau. Le président du club a ainsi fait Sciences Po et il est titulaire d’un MBA d’Harvard. Il aurait dû pousser jusqu’à une spécialité en psychologie pour détecter ce qui pousse certains de ses joueurs à « péter les plombs » comme le dirait le professeur Malville. Pour expliquer des choses simples comme : « une tête de supporter n’est pas un ballon, même s’il n y’a que de l’air dedans ! ».
Hollande remet les gants
Le président Macron a choisi cet été la Corniche pour s’attarder quelques jours dans la résidence du Préfet et faire un jogging sur les plages du Prado. Le président Hollande a choisi lui les quartiers Nord pour découvrir au bord d’un ring de futurs talents pugilistiques et rencontrer des formateurs dans le domaine de la sécurité. L’ancien hôte de l’Elysée était là pour représenter la fondation qu’il dirige, « La France s’engage ». On le voit, les symboles sont partout et quelques petits malins y détectent même des signes. De là à penser que l’ex-président est prêt à courir après son successeur voir de le boxer il y a un pas qu’il serait imprudent de franchir. Tout de même on est flatté d’apprendre ainsi que les plus grands leaders politiques du moment viennent régulièrement labourer les terres marseillaises. Pour doucher les ardeurs et écarter les supputations, un conseiller municipal d’opposition a donné son point de vue sur ces visites et particulièrement sur celle de celui qu’il défendit cinq ans durant. « Cela ne me fait ni chaud, ni froid » a ainsi déclaré Patrick Mennucci. Est-ce que parce nous sommes en automne que les socialistes voient déjà en Hollande un arbre mort ?
Le diagnostic du docteur Assante
Robert Assante qui est regardé de travers dans son camp pour afficher régulièrement sa Macron-compatibilité ne croit pas un instant que Jean-Claude Gaudin soit prêt à abandonner le fauteuil qu’il a si chèrement conquis. « Tant qu’il aura » la santé, explique l’élu municipal de centre droit à La Provence, il ne renoncera pas. Le diagnostic est assez juste pour ceux qui savent décrypter le fond de la pensée du maire de Marseille. Il a mainte fois expliqué qu’il ne savait faire que de la politique et que sa seule famille était là. Pourquoi imaginer alors qu’il peut encore régner alors qu’il désigne un dauphin ? Et puis l’Histoire de France n’en finit pas d’allonger la liste de ceux dans les hautes sphères qui n’ont jamais souhaité rejoindre les espaces où le vulgum pecus s’ébat. Lorsqu’on a humé l’air des cimes, on veut, comme Molière, mourir en scène. Rappelons-nous le Tartuffe : « le chemin est long du projet à la chose ». Jean-Claude Gaudin a attendu trente ans pour s’installer dans le petit palais au bord du Lacydon. Une longue marche qui justifie une longue pause.
La Villa ou le mistigri
C’est entendu. La vocation de la Villa Méditerranée n’aura rien à voir avec les projets initialement prévus. La cour régionale des comptes a enfoncé le clou. Cette fantaisie imaginée par l’ancien président socialiste de la Région est en train de prendre l’eau de toute part. Christian Estrosi n’a pas poussé les feux selon son prédécesseur Michel Vauzelle pour faire en sorte que le parlement de la Méditerranée y siège. Le maire de Nice pourrait lui répondre que cette assemblée-là est malheureusement plus virtuelle que réelle tant ses actes sont en décalage avec ses paroles. Passons. Désormais on le sait ce sont les hommes des cavernes qui éliront résidence dans cette villa. En tout cas leurs répliques, puisqu’on va y reconstituer la grotte Cosquer. Drôle de retournement pour ce bâtiment enlisé dans la mer et qui se cherche un destin dans une évocation sous-marine. Faut-il pour autant hurler avec les loups et s’insurger de voir les deniers publics ainsi dilapidés ? Ou doit-on s’interroger sur cette manière qu’ont eu les élus de se refiler le mistigri. Ailleurs on appelle ce jeu de cartes, où il s’agit de se débarrasser du valet maudit de pique, le pouilleux. Pour un pouilleux il a coûté bien cher.