Hausse des capacités, baisse des prix… La concurrence dans l’hôtellerie, notamment dans les métropoles de Montpellier et Marseille, maintient une pression à la baisse des revenus par chambre. « La capacité d’accueil des dix grandes métropoles françaises a augmenté de 3,8%, passant d’environ 84 100 chambres à près de 87 300 entre 2013 et fin 2017 » observent Olivier Petit et Grégory Fortems, respectivement associé et consultant chez In Extenso Tourisme Culture et Hôtellerie et contributeurs de l’étude Tendances du tourisme et de l’hôtellerie 2018 des cabinets Deloitte et In Extenso. Mieux, ils constatent que malgré cette croissance du parc, « les chiffres d’affaires hébergement (RevPAR, revenu moyen par chambre disponible) sont globalement en hausse depuis 2013 et continuent de progresser en 2017. »
Certes, mais cette évolution moyenne au niveau national connaît deux exceptions : la métropole de Montpellier (surcapacité en basse saison) et Aix Marseille. « Depuis que la métropole d’Aix-MarseilleProvence est devenue capitale européenne de la culture en 2013 et Capitale européenne du sport en 2017, la capacité d’accueil s’est considérablement développée (+6,9% entre 2013 et 2017). » C’est dans le haut de gamme que la croissance est la plus nette. « L’offre hôtelière positionnée sur le marché luxe et haut de gamme a nettement augmenté sur cette période, passant d’environ 1 520 chambres à près de 2 030 chambres (+34%). »
Les promotions et la concurrence des nouvelles offres
Mais la locomotive des grands événements a perdu de sa vigueur. Ils auront « permis aux hôteliers de dynamiser leurs niveaux d’occupation. Néanmoins, ces flux supplémentaires se sont tassés, et les taux d’occupation dans l’hôtellerie sont en baisse ces dernières années en raison d’un accroissement plus soutenu des chambres disponibles sur le marché que des chambres louées » constate Deloitte. Paradoxalement, c’est dans le haut de gamme et luxe que les prix et le RevPar continuent de progresser alors que c’est dans ce segment que les ouvertures ont été les plus nombreuses. Un signe du rattrapage qui était nécessaire. En revanche l’hôtellerie économique, du milieu de gamme au super économique, souffre particulièrement, avec des baisses notables depuis 2013 (voire le tableau et l’étude complète ci-dessous).
Signe général de la tension du marché, « les niveaux de prix moyen au sein des grandes métropoles sont en retrait par rapport à l’année dernière, et ont tendance à stagner sur les cinq dernières années » reconnaissent les consultants de Deloitte In Extenso. « Cela est dû à plusieurs facteurs : des clientèles plus attentives aux prix et à la recherche d’offres promotionnelles de type Ventes Privées, VeryChic ou Groupon, un renforcement de l’offre alternative de type Airbnb et une forte concurrence d’autres destinations étrangères moins coûteuses. Ces facteurs donnent moins d’élasticité prix aux hôteliers. »