Le terrorisme s’est invité dans la campagne présidentielle à cinq jours du premier tour. Et ce depuis Marseille, puisque c’est dans la cité phocéenne que deux terroristes présumés ont été arrêtés mardi 18 avril en milieu de matinée, 58 rue de Crimée dans le 3e arrondissement, non loin de la gare St Charles. Deux hommes soupçonnés de préparer des attentats “imminents” contre la campagne présidentielle et sous surveillance depuis plusieurs mois en raison de leur proximité avec la mouvance djihadiste, a affirmé en fin de journée le procureur de la République François Molins (photo une, vidéo ci-dessous).
Des candidats à la présidentielle alertés
Durant son intervention, ce dernier a détaillé l’arsenal qui a été saisi dans l’appartement loué depuis le 1er avril: un fusil mitrailleur Uzi et deux armes de poing chargés et prêts à l’emploi, des munitions et un silencieux. Ils ont aussi trouvé trois kilos de TATP (un produit explosif) en train de sécher dans un placard, dont un déjà prêt à l’usage, des mèches, des produits chimiques, des tenus de chimiste, un sac de boulons. Les policiers ont également découvert une plaquette de 250g de TATP avec des mèches lentes intégrées, ainsi qu’une grenade artisanale composée de 250g de TATP, une caméra GoPro, six téléphones mobiles, un ordinateur portable, un drapeau de l’organisation de l’Etat islamique (EI) et un exemplaire du Coran.
Les responsables de la sécurité de plusieurs candidats à l’élection présidentielle (Fillon, Macron, Le Pen) avaient d’ailleurs été prévenus la semaine dernière de la dangerosité des deux hommes, dont des photos avaient été distribuées.
Originaires du Nord et d’Ile-de-France, rencontre en prison
De nationalité française, Mahiedine Merabet, né le 10 juillet 1987 à Croix (Nord), et Clément Baur, né à Ermont (Val d’Oise) et converti à l’islam, s’étaient connus en 2015 en prison, où ils étaient détenus pour des faits de droit commun. Mahiedine Merabet a été condamné 12 fois pour vol aggravé, violence ou trafic de stupéfiants, Clément Baur deux fois.
Connus pour leur radicalisation et fichés “S” respectivement depuis 2016 et 2015, ils ont été arrêtés séparément à 10h00 et 10h35 par des policiers de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), a précisé François Molins. « Les éléments d’ores et déjà recueillis (…) attestent que ces deux hommes se préparaient à mener une action violente de manière imminente sur le territoire national », souligné le procureur Molins. Il a cependant jugé impossible à ce stade de « déterminer avec précision » la ou les cibles visée(s), la date ou le cadre exact de leurs projets.
(avec AFP et Reuters)