Le Premier Ministre Edouard Philippe, lors d’un dîner à la préfecture jeudi 11 avril, a évoqué durant deux heures d’échanges l’avenir de la Métropole Aix Marseille Provence. S’il se dit toujours à l’écoute, sa décision est imminente.
Le dîner en préfecture était réservé aux élus du territoire, mais la teneur des échanges tenus en préfecture a fuité tout au long de la journée de vendredi, au fil du périple du Premier ministre dans la Métropole. Selon des sources concordantes, Edouard Philippe qui a précisé être toujours à l’écoute, a souligné d’entrée, devant une soixante d’élus répartis en trois tables, que la situation institutionnelle actuelle ne pouvait pas perdurer et que tout débat devait avoir une fin, affirmant que la décision était imminente.
Interventions de Martine Vassal, Renaud Muselier, Jean-Claude Gaudin
Près d’une vingtaine d’élus a pris la parole lors de la soirée parmi lesquels les présidents des collectivités, à commencer par Martine Vassal (présidente de la Métropole et du Département) mais aussi de Jean-Claude Gaudin le maire de Marseille et Renaud Muselier, le président de la Région. Ce dernier qui plaide pour un mandat charnière avant la fusion totale avec le Pays d’Arles (il souhaite désormais un référendum sur le sujet) a maintenu sa ligne même s’il a précisé qu’il se rangerai à la décision du gouvernement.
Mais beaucoup d’orateurs se sont montrés favorables à la fusion entre le Conseil Départemental des Bouches du Rhône et la Métropole Aix Marseille Provence. Certains ont fait part de leur volonté de garder le Pays d’Arles hors du périmètre de fusion à l’instar de la députée LREM Monica Michel élue sur ce territoire. Tous ont exprimé le besoin de connaître sans tarder le calendrier et le mode opératoire, à l’instar de Jean-Pierre Serrus, maire de La Roque d’Anthéron et ancien vice-président délégué aux Transports de la Métropole, président de l’association Pour une métropole des citoyens.
Jean-Pierre Serrus versus Jean-François Cesarini
Dans un post publié sur son compte Facebook il insiste sur l’urgence de la décision et sur deux raisons essentielles de procéder à la fusion Département – Métropole : « Cette aire socio-économique, la deuxième de France, fonctionne déjà comme une métropole dans la vie quotidienne des citoyens. Cette Métropole fait sens car les destins de ses communes et de ses citoyens sont communs. » Autre argument : « Cette deuxième métropole de France n’est pas à la place ou elle devrait être en raison d’une gouvernance institutionnelle qui n’est pas adaptée à la “métropolisation”. Les ressources produites par le territoire ne sont pas suffisamment orientées vers les projets véritablement métropolitain. »
Mais signe que le débat reste vif, y compris dans les rangs de la majorité, le député LREM du Vaucluse, Jean-François Cesarini, déclarait le même jour sur Twitter : « Sortons de la métropolisation du pays ! Les inégalités territoriales sont la lutte des classes du 21e siècle. Les Métropoles ne ruissellent pas sur les territoires environnants. » Concernant Aix Marseille Provence, Edouard Philippe affirme lui que le temps est venu de trancher…