Il n’est pas encore 18 heures, lorsque déjà militants, sympathisants, convaincus ou citoyens curieux se pressent au palais des événements du Parc Chanot. L’événement ce soir, c’est le meeting d’un homme « à la stature présidentielle », peut-on entendre chuchoter en approchant des sièges, rapidement occupés. C’est pour lui « et les idées qu’il défend » qu’ils se sont déplacés nombreux des quatre coins de la cité phocéenne et même de toute la région. 5000 personnes environ pour applaudir et surtout soutenir celui qu’ils espèrent voir devenir président de la République le 7 mai prochain (lire aussi par ailleurs, les extraits du discours de François Fillon). Qu’importe les sondages ou les « affaires », certain(e)s en sont déjà persuadé(e)s : « c’est l’homme de la situation ».
Drapeau tricolore à la main, autocollant ou tee-shirt à l’effigie de leur favori, des soutiens de la première heure n’hésitent pas à nous interpeller avec enthousiasme et… en anglais. « Fillon, c’est simply the best », lâche Mélissa. Fillon tout simplement résumé au refrain d’une chanson. Cette franco-américaine, fan de la première heure, estime que le candidat de la droite et du centre a un « courage fou. Il n’a pas fait son programme pour se vendre. Il a dit désolé les copains vous êtes dans la m****, c’est avec cinq lettres, précise la Toulonnaise, mais on peut s’en sortir. »
« La fonction présidentielle requiert de l’expérience »
Comme elle, elles étaient nombreuses du collectif « Femmes avec Fillon », ferventes supportrices de l’homme, mais plus encore du « projet » qu’il porte, comme l’ont réaffirmé deux personnalités féminines du département. « Ce projet » essentiel pour Martine Vassal, qui n’a pas manqué de mettre en avant le « territoire pour lequel les élus et les parlementaires se battent » mais également la notion de « soutien » si chère à la présidente du Conseil départemental des Bouches-du-Rhône. Trois mots pour recentrer le débat, dire stop, le temps d’une soirée – d’une élection peut-être – à ces querelles incessantes et stériles entre la capitale et la province, « car nos territoires forment un ensemble. Cet ensemble c’est la France. Elle a besoin d’un projet crédible, a-t-elle lancé avec conviction. La fonction présidentielle requiert de l’expérience et il l’a. Les Français ont besoin d’un homme d’état, François Fillon en est un ».
Il y en a une qui n’en a jamais douté. C’est Valérie Boyer, députée LR et maire des 11e et 12e arrondissements de Marseille. Dans « cette ville rebelle, cette ville qui ne se soumet pas », François Fillon y est chez lui. Lui qui possède selon elle et ses partisans, « la force de caractère nécessaire pour faire preuve de sang-froid face aux épreuves qui se présentent. Plus que résister à la tempête, il maintient le cap. C’est le signe des grands capitaines ». Capitaine abandonné par certains de ses soutiens dans cette campagne agitée par le « Penelope gate », quand d’autres fidèles moussaillons maintiennent inconditionnellement la barre ; parce qu’au-delà du programme pour la France, « entre l’imprévisible Monsieur Trump et une Russie qui s’affirme, il défendra la paix et les intérêt de la France sans trembler ». Même analyse pour Guy Teissier, député et vice-président de la Métropole Aix-Marseille Provence et filloniste historique. « La course est rude, rien ne t’aura été épargné », et de s’adresser au public : « Si vous cherchez un président qui ne tremble pas, tu es à leur service », avant de se tourner vers François Fillon : « Et si tu cherches des compagnons qui ne vacillent pas, vous êtes là ». Ils étaient bien là à scander avec force « on va gagner ! On va gagner ! » ou « Fillon président, Fillon président ! ».
Macron cible de premier choix
Dans le camp Fillon, pas de place pour un homme d’hésitation « mais d’actions et de convictions », pied de nez à François Hollande. Pas de place non plus à l’improvisation. Petit tacle de Valérie Boyer au « chouchou des sondages » : « Permettez-moi de dire à certains d’entre vous que vous n’êtes pas des descendants de criminels de guerre ou contre l’humanité »et de questionner : « Qui a dit que Cuba était une démocratie ? Qui a soutenu la Chine dans l’invasion du Tibet ? Présider ne s’improvise pas ! ».
Le candidat d’En Marche dans le collimateur également du sénateur-maire de Marseille qui n’a pas été tendre : « Jusqu’à présent, le candidat Macron, c’était François Macron… Maintenant avec tous les socialistes qui rappliquent à la soupe ventre à terre, le candidat Macron c’est François Hollande junior, François Hollande saison 2, un hold-up démocratique… », n’hésitant pas à parler de « machination », pour évoquer l’affaire surnommé « Penelope Gate ». Il rappelle l’implication de l’ancien Premier ministre pour la ville de Marseille. « C’est lui qui a permis la création et le financement de l’Université unique Aix-Marseille, qui a fait voter la loi pour que le Département des Bouches-du-Rhône bénéficie d’un financement qui se poursuit, pour les marins-pompiers de Marseille ; c’est lui, qui a lancé le dossier de la L2 en partenariat public-privé, même si le contrat n’a été signé qu’en 2013, c’est lui qui a également lancé le chantier du Mucem… Nous savons que François Fillon président, fera encore plus pour Marseille. »
« L’heure est à la mobilisation » à 13 jours du premier tour du scrutin. Tous derrière Fillon avec néanmoins l’ombre d’un autre homme qui plane, et qui ressort (presque) sans surprise de la bouche de Jean-Claude Gaudin. « Comme le dit très bien Nicolas Sarkozy, il n’y a pas de place pour les hésitations et les états d’âmes. Nous sommes dans le temps décisif, le money time, comme disent les joueurs de l’OM, allons droit au but ». Fin de la première mi-temps le 23 avril…