Aix Marseille Université entre en résistance après la décision du gouvernement, annoncée en novembre dernier, d’imposer une hausse des frais d’inscription universitaires pour les jeunes extra-Européens. Rennes l’université Lumière Lyon 2 et l’université Clermont-Auvergne ont également fait part de leur refus d’appliquer cette mesure. Le texte adopté à l’unanimité des membres du Conseil d’administration d’Aix-Marseille Université en décembre a été publié sur le site de l’université.
« La nécessité d’une large concertation »
« Aix-Marseille Université considère que la question de l’évolution du montant des droits d’inscription des étudiants internationaux extra-communautaires nécessite une large concertation. Celle-ci n’ayant pas eu lieu, il apparait aujourd’hui que les conditions de mise en œuvre de ce nouveau dispositif ne sont pas réunies » souligne Amu sur son site. « Dans ce contexte, si l’augmentation générale des droits d’inscription entre en vigueur, l’établissement utilisera toutes les possibilités règlementaires qui lui seront offertes pour permettre aux étudiants internationaux extra-communautaires concernés de bénéficier du maintien du régime tarifaire actuellement appliqué. » On explique à l’université que « le Code de l’éducation prévoit la possibilité pour un établissement de déroger à l’application d’une règle. » Aix Marseille Université accueille, première université francophone accueile chaque année plus de 10 000 étudiants étrangers.
Un coût multiplié par dix
Le gouvernement a annoncé en novembre la hausse des frais d’inscription universitaires pour les jeunes extra-Européens, tout en affirmant vouloir attirer davantage d’étudiants internationaux en améliorant la politique des visas et en offrant davantage de bourses, notamment à ceux venus du Maghreb et d’Afrique francophone. Actuellement, les étudiants extra-européens (une centaine de milliers en France) paient les mêmes droits que les étudiants français ou européens: 170 euros pour une année en licence, 243 euros en master et 380 euros en doctorat. A la rentrée 2019, ils devront s’acquitter de 2 770 euros en licence et 3 770 euros en master et doctorat. Les non-Européens ayant déjà entamé leurs études en France ne sont pas concernés par cette hausse.
Pénicaud maintient sa ligne
La Conférence des présidents d’université (CPU) a demandé en vain en décembre la suspension de la décision. La ministre de l’Enseignement supérieur Frédérique Vidal a indiqué la semaine dernière que cette hausse n’avait « pas vocation à être remise en cause dans son principe comme dans son calendrier. » Citée par l’AFP, elle maintient même sa ligne : « C’est elle qui nous donnera les moyens d’une amélioration durable des conditions d’accueil des étudiants internationaux. »