Les résultats de l’année 2018 pour la Cepac révèlent une situation tendue pour la banque mutualiste. Le produit net bancaire (PNB) glisse de 3,5 % et s’établit à 777 millions d’euros, le résultat net est en chute de 6,8 % à 154 M€.
La part de l’activité de la banque commerciale (marchés particuliers, professionnels, associations, entreprises, collectivités locales…) dans le PNB 2018 est de 86%, la part des activités de replacement des fonds propres de la Cepac est de 12%, les 3% restants correspondent aux dividendes reçus du Groupe BPCE.
La Caisse d’épargne fait face à une situation tendue sur le marché des particuliers avec des taux bas à moins de 2% dans l’immobilier, un de ses marchés phares. Joël Chassard président du directoire déplore ainsi « la baisse du taux moyen des encours de crédits de 0,25% qui est passé de 2,73% en 2017 à 2,48% en 2018 sous les effets conjugués des vagues de renégociations de crédits des années antérieures et d’une production de crédits à des taux très bas dans le contexte de taux d’intérêt historiquement bas. » Or le coût de la ressource reste, lui, identique.
La Cepac a dû aussi faire face à un accident industriel avec le Groupe Bourbon. La Cepac a en effet sa part dans la dette nette du groupe de 1,3 milliard d’euros, groupe qui est procédure de conciliation au tribunal de commerce de Marseille et en procès au tribunal correctionnel pour corruption d’agents du fisc en Afrique ; d’où pour la Caisse d’épargne partenaire historique un coût du risque qui a grimpé à 91 M€.
Priorité à la pénétration du marché des entreprises
La Caisse d’épargne renforce donc ses actions vers les autres marchés : les entreprises, les investissements, les énergies renouvelables (937 M€ d’engagements en 2018). L’outre-mer qui représente 30 % de l’activité est un facteur d’équilibre : le marché « entreprises » y constitue la moitié du PNB. « Le poids du PNB à l’outre-mer, dans les marchés de la banque commerciale, dans le PNB de la Cepac, est de 30%, précise Joël Chassard. Le PNB global du seul marché des entreprises (hors grands comptes et opérations structurées) est bien réparti à 50-50 entre la métropole et l’Outremer. » En métropole la pénétration du marché des entreprises est une priorité. La Cepac détient 8 462 comptes « entreprises », 42 523 comptes « professionnels », dont 5 143 nouveaux clients en 2018.
Stabilisation du nombre d’agences
La Caisse d’épargne n’abandonne pas pour autant le marché des particuliers. Elle veut fidéliser son 1,6 million de clients et mobilise ses équipes pour une meilleure satisfaction du client. Face à la tentation des banques en ligne, la Cepac déploie ses nouvelles agences dites « collaboratives », avec une meilleure capacité d’accueil et un personnel plus qualifié et plus polyvalent. En 2018, 38 agences ont été restructurées, le nombre total d’agences, 250, ne devrait pas bouger cette année. La Cepac poursuit ses investissements sur le territoire métropolitain avec une présence active dans 50 fonds dont Tertium, Connect Invest et l’accélérateur P. Factory.
Repères
La Cepac en chiffres • 250 agences • Dont 70 en outre-mer • 3 200 collaborateurs • 312 000 sociétaires • Charges d’exploitation : 465 M€ • Coefficient d’exploitation : 59,9 % • Total de bilan : 35 Md€ • Dépôts : 34 Md€ + 1,2 % • Encours de crédit : 24 Md€ • Capitaux propres : 3,5 Md€ • Ratio de solvabilité́ : 20 %