Vendredi 10 mars débutera sur la scène du théâtre Toursky la 22e édition du Festival russe. Une manifestation unique en France qui attire chaque année un public varié, d’ici et d’ailleurs, russophone ou pas, venu admirer de nombreux talents et faire la fête. Rencontre avec son créateur, Richard Martin, et son équipe lors de la présentation à la presse, en présence de Serguey Molchanov, consul général de Russie à Marseille.
« 22 ans que cette amitié se poursuit et c’est cimenté » déclare Richard Martin pour introduire la nouvelle édition de ce rendez-vous annuel avec les arts du spectacle russes, unique en France. Certes, les festivals de cinéma russe existent un peu partout mais présenter à la fois du théâtre, de la musique, de la danse, de la chanson populaire, en “V.O”, c’est bien plus rare. Et le festival russe du théâtre Toursky est l’un des plus importants au niveau européen. Comme le fait remarquer Serge Alexandre, en charge des relations presse du théâtre : « Au total, ce ne sont pas moins de 12 000 artistes et techniciens qui ont été accueillis au théâtre Toursky et 150 000 spectateurs. Le festival touche un public de plus en plus important. Nous avons des spectateurs qui viennent de toute la France et même de Suisse. » Nul besoin d’être russophone pour apprécier le talent et le dynamisme communicatif des troupes ou des solistes qui se sont succédés sur cette scène à chaque édition. 2017 réserve son lot de plaisir car, entre les célèbres clowns de Licedeï et la troupe le Théâtre sur la Pokrwka, il est fort à parier que les rires n’auront pas de frontière. (présentation détaillée à lire demain sur Gomet)
L’hommage à Sergueï Artsybachev
« C’est grâce à lui que le festival a vu le jour, se souvient Richard Martin. Je travaillais au Caire lorsque j’ai vu dans la programmation une troupe russe qui jouait Un mois à la campagne de Tourgueniev. Comme nous étions dans un festival expérimental, j’étais curieux de voir ce que cela pouvait donner. Je ne parlais pas un mot de russe et j’avais l’impression de tout comprendre. Après, j’ai couru derrière l’autobus qui emmenait la troupe pour avoir l’adresse de cette compagnie ». Un an plus tard, il les retrouvera à Moscou et, jusqu’à 2h du matin, ils lui montrèrent tout leur répertoire. Cette année, le festival a programmé Le Dragon, une comédie burlesque, dernier travail de Sergueï Artsybachev annoncé comme le plus abouti.
Un avenir toujours incertain
Alors que cette présentation à la presse se déroulait en présence du consul général de Russie, Serguey Molchanov, aucun représentant des collectivités locales ou régionale n’a fait le déplacement, certainement par crainte de devoir discuter de la baisse des moyens alloués au théâtre Toursky, comme le souligne Richard Martin : « Je regrette que les autorités locales ne soient pas à nos côtés alors que l’événement est réputé. Nous avons tenu grâce à la fraternité et c’est pour cela que nous continuons à le faire, malgré les difficultés financières. Chaque année, on se demande si on va arriver à faire une nouvelle édition. Aujourd’hui, c’est la Russie qui nous permet de poursuivre ce travail. » Il est vrai que les compagnies russes sont souvent plus importantes que la moyenne, ce qui apporte au festival un esprit de troupe caractéristique que le public savoure après les spectacles, lors des soirées “cabaret”. « Je mesure à quel point c’est une chance d’avoir reçu autant d’artistes mais je regrette de ne pas pouvoir en faire profiter la France entière » conclut Richard Martin.
PRATIQUE
> 22e Festival russe : théâtre, danse, musique, cinéma, cabarets
> du vendredi 10 au samedi 25 mars 2017
> réservations au 04 91 02 58 35 / www.toursky.fr