En matière de mobilité, Cap au nord entreprendre (Cane) a l’habitude de proposer aux entreprises du nord de Marseille de nombreuses solutions. Quelle est la prochaine à se mettre concrètement en place ?
Alexandre Fassi : Comme toujours, on est allés à la rencontre des acteurs économiques du territoire pour connaître leurs besoins et être force de proposition avec des solutions adaptées à leurs enjeux. La première est celle d’un transport à la demande sur la zone d’activité des Arnavant. Ce sera une navette mutualisée interentreprises au départ ou pour rejoindre le métro Bougainville (ligne 2). Les salariés pourront réserver leur place depuis chez eux directement via une application dédiée. Plusieurs horaires leur seront proposés. Ce sera disponible à partir d’avril prochain sous forme d’un test qui a vocation à devenir pérenne rapidement. Quand la station Capitaine Gèze ouvrira, la navette partira de là. Ces 900 mètres gagnés (ndlr : la distance entre les deux stations de métro) permettront à la navette d’avoir une rotation beaucoup plus importante.
Sur quelles autres pistes travaillez-vous ?
A.F. : On a sollicité une des filiales de la SNCF pour lui expliquer que la gare de Saint-Louis, avec la création d’un parking relais, pourrait être un vrai nœud pour desservir la zone Arnavant par son nord. On est là vraiment au tout début des échanges. On a aussi un travail à mettre en œuvre pour la création d’un parking relais de 250 places à Grand Littoral, relié à une ligne de bus jusqu’à Capitaine Gèze. Dès qu’on a une date d’ouverture de cette station, on lance les petits travaux.
Pourquoi ce sujet de la mobilité est si important pour vous ?
A.F. : Travailler sur la mobilité, c’est travailler sur l’attractivité. Plus le territoire est attractif, plus les entreprises sont valorisées. C’est pourquoi on essaye de convaincre les acteurs économiques d’œuvrer sur ce sujet. On a même créé en interne une vraie cartographie de solutions pour améliorer les déplacements dans le nord de Marseille, que l’on a partagée avec les services de la Métropole. Mais il faut une démarche plus concertée avec l’ensemble des collectivités locales pour que les actions puissent se mettre en œuvre.
En matière d’emploi, vous appliquez la même méthode que pour la mobilité ? À savoir identifier les besoins et enjeux des entreprises pour leur proposer des solutions adaptées ?
A.F. : Oui, c’est la méthode CANE qui repose sur la proximité et l’engagement. On mobilise aussi les acteurs de l’emploi de façon un peu différente de l’ordinaire pour avoir des réponses plus directes auprès de nos adhérents. Afin que les besoins des entreprises rencontrent les politiques de l’emploi et non pas l’inverse. Car c’est comme ça que les entreprises sont plus mobilisées et se sentent plus écoutées.
Cela passe aussi par le fait de créer du lien entre les entreprises et la jeunesse selon vous…
A.F. : Exactement. Il faut créer les conditions de la rencontre entre les acteurs économiques et la jeunesse du nord de Marseille pour que chacun sache que l’autre existe. Il faut montrer aux jeunes dès leur plus jeune âge que les acteurs économiques font partie de leur écosystème et aux entreprises que, dans ces collèges, ce n’est pas la jungle. Qu’il y a comme partout des profs, des cours et que les gamins sont intéressants et intéressés. Il y a des jeunes qui veulent s’en sortir et plus on s’intéressera à eux, plus ils seront motivés pour y arriver. Ils sont une vraie réponse aux enjeux des entreprises. On est là pour faciliter cette rencontre et qu’elle se démultiplie au fil du temps.
Quelles actions avez-vous mis en place dans ce sens ?
A.F. : On a un programme appelé « Entreprises et collèges » où 55 classes profitent chaque année de visites d’entreprise, de rencontres avec des chefs d’entreprise, de forums sur les métiers, etc. On a aussi mené une opération en octobre 2018 avec 120 collégiens, lycéens et étudiants du nord de la ville et le Grand Port Maritime de Marseille (GPMM). Ils ont été sur place pour découvrir ces métiers et ont même rencontré Christine Cabau-Woehrel (ndlr : directrice générale et présidente du directoire).
On va organiser de nouveau ce dispositif cette année, cette fois avec les conseillers d’orientation pour qu’ils connaissent mieux les filières potentielles qui recrutent et voir comment ils peuvent en parler aux jeunes. La date n’est pas encore choisie puisque l’on est en pleine période de changement à la présidence du directoire, mais cela va se faire, c’est certain.
Liens utiles :
> [Verbatim] Alexandre Fassi : « On veut créer un « label » pour fédérer positivement autour de Marseille » (1/2) > > Toutes nos autres infos sur Cap au Nord Entreprendre
> Le suite de Cap au Nord Entreprendre.