Construire de manière collective, en parallèle des instances de délibérations, c’est de cette volonté de la Métropole Aix-Marseille Provence qu’est née « La Fabrique du projet », une ambition partagée, des priorités fortes et leur déclinaison en projets stratégiques à grande échelle… En un mot « Faire Métropole », comme dirait Michel Roux, vice-président d’AMP qui a piloté « la Fabrique du projet ». Elle livre aujourd’hui le fruit d’un an de travail effectué dans cinq groupes de travail et composés d’élus, de représentants de la société civil, de la sphère technique, comme le Conseil de développement, des agences d’urbanisme et même thecamp. Le campus a mis en œuvre des méthodes d’animations originales et stimulantes pour faire émerger les meilleures idées. Ainsi, un document intitulé « oui à l’avenir » a été publié et présenté aux conseillers métropolitains le 22 mars 2018. « Il s’agit de la synthèse des ateliers mis en place début 2017 pour esquisser le projet métropolitain pour les 10 ans à venir, explique Miche Roux, qui a piloté la « Fabrique du projet ».
Ces ateliers ont permis d’apporter des réponses à trois questions centrales autour de l’identité, la personnalité et la vision de la métropole : Qui sommes-nous ? Où voulons-nous aller ? Et comment y parvenir ? « Nous nous sommes enrichis d’exemples étrangers (Vancouver, Turin, Busan et Medellin), nous avons relevé des valeurs qui nous rassemble et nous ressemblent », exprime Michel Roux. D’autre part, les productions s’inscrivent à la fois dans le court terme (les réponses immédiates pour marquer la plus-value de la Métropole) et le long terme », explique, quant à lui, Gérard Goninet, président du Conseil de développement, dans la restitution des travaux. Sur le court terme, 2024 a été retenue en ligne de mire, la date des Jeux Olympiques : « Quelle métropole voulons-nous présenter au monde à cette occasion ?, reprend Gérard Goninet. Sur le long terme, nous visons l’horizon de 2040 : 25 ans, l’équivalent d’une génération, représente le temps nécessaire aux changements profonds ».
Les sept paradoxes de la métropole
Il a fallu 200 jours pour jeter les bases du projet et qui ont permis de faire émerger sept paradoxes : l’humain, une métropole riche de la diversité de ses habitants, mais confrontées à de fortes inégalités ; le paysage, une nature spectaculaire, mais qui doit être mieux protégé ; le cadre de vie, diversifié mais une attractivité résidentielle en dessous de son potentiel ; d’importantes ressources naturelles renouvelables mais insuffisamment valorisées ; l’emploi, une dynamique économique qui crée 6000 emplois/an mais l’effet sur le chômage est à amplifier ; l’innovation, une terre d’innovation, mais qui n’en maximise pas assez les retombées économiques et enfin l’international, une grande ouverture sur le monde, mais un positionnement international qui doit s’affirmer. Les participants ont ainsi défini cinq valeurs-clés pour lancer la dynamique métropolitaine : innovation, ouverture, responsabilité, solidarité et authenticité.
Les quatre « vivre » ou le rêve d’une métropole idéale
Les ateliers se sont également concentrés sur l’action, pour déterminer « comment parvenir » à cette métropole idéale. S’inspirant d’un extrait du « guide de visite de l’exposition universelle de 1867 », écrit par Victor Hugo, les participants de « la Fabrique » ont co-rédigé leur propre récit d’une métropole désirable et désirée, à 30 ans. 56 objectifs et 198 pistes de projets ont été formulées à cette occasion, hiérarchisées et synthétisées lors du dernier atelier en quatre « vivre » (Vivre monde, mieux, ensemble et art de vivre) et de douze engagements que la Métropole pourrait prendre en compte. Dans le rêve d’une métropole à la douceur de vivre, on retrouve parmi les extraits publiés dans « Oui à l’avenir » « la congestion automobile n’est plus qu’un mauvais souvenir : les transports alternatifs sont devenus le quotidien de citoyens » ou encore « elle est devenue un acteur de son modèle énergétique et de son modèle alimentaire, elle s’inscrit dans une logique de consommation vertueuse ».
« En 2040, nous serons la première métropole portuaire, la capitale intellectuelle et économique du bassin méditerranéen, porte Sud de l’Europe vers l’Afrique via l’aéroport, le port, les gares, les liaisons numériques. Elle sera devenue la tête de pont d’un nouveau modèle de coopération méditerranéenne », illustre le rêve d’une métropole phare « vivre monde ». Autre extrait pour une métropole de cœur : « elle aura créé un modèle de convivialité, à partir de liens tout à fait spécifiques sur le plan économique et social ou environnemental, réduisant ainsi de nombreuses inégalités ». Et enfin l’art de vivre se traduit par le rêve d’une métropole cultivée « par ses artistes, ses agriculteurs, ses enseignants, ses innovations. S’appuyant sur les 200 000 hectares de capital nature, les femmes et les hommes ont su tirer profit des ressources de la mer et de la terre. Ici, on produit, on échange et on exporte grâce à ce formidable label qu’est la Provence ».
Les ateliers organisés en 2017 ont posé les jalons de la réflexion et les pistes pour le projet métropolitain. « La Fabrique » a permis de produire un socle fondateur qui sera concerté et enrichi avec les territoires, avec pour objectif d’aboutir à un projet métropolitain que les élus pourront délibérer d’ici à l’été 2018. L’élaboration du projet métropolitain constitue également une occasion de créer des synergies entre les multiples plans, programmes et schémas dont elle a la compétence. Mais du rêve à la réalité…
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