Même si le périmètre d’Euroméditerranée 1 s’est largement transformé au cours des 20 dernières années, les chantiers sont encore très nombreux et à des stades plus ou moins avancés. Ainsi la tour La Marseillaise commence à peine à sortir de terre (lire notre article) tandis que les hôtels Golden Tulip (nos images) et Toyoko Inn sont en voie d’achèvement (nos images). Quant au parc de la Zac Charles (jeux d’enfants, skate park, mini terrain de foot), situé Porte d’Aix, sa première tranche verra le jour en 2017. D’autres projets sont encore dans les cartons et alimentent les spéculations. Plusieurs d’entre eux ont été évoqués par les dirigeants d’Euroméditerranée lors du déjeuner organisé avec la presse début février. Florilège.
Que faire du Hangar J1 ? : la recherche de « porosités » avec le port. Laure-Agnès Caradec, présidente d’Euroméditerranée, reconnaît que le « J1 fait l’objet de tous les débats. Mes collègues à la Ville de Marseille, Gérard Chenoz et Didier Parakian, aujourd’hui font le tour d’éventuels partenaires pour créer un pôle de démonstration de toute l’excellence du territoire marseillais (lire nos précédentes informations). Mais c’est une solution à l’échelle d’un à deux ans. Ensuite, il va falloir trouver une vocation à ce J1 qui doit être en liaison avec le port et l’activité portuaire, dans le cadre de la charte ville-port. Il faut voir comment la Ville et le port peuvent avoir des porosités. »
Pour Laure-Agnès Caradec, tout est encore « envisageable ». « Nous sommes ouverts sur une réelle stratégie à avoir en lien avec les acteurs du port ou peut être une vocation beaucoup plus portuaire. C’est à déterminer. » Elle concède néanmoins qu’avec « le port les choses ne sont pas simples, mais doucement le dialogue s’instaure. On discute régulièrement avec la directrice du port. C’est vrai que l’on est un peu focalisé sur les enjeux de Mourepiane (voir la suite de notre série, NDLR). »
[pullquote]Les choix de la façade littorale vont être dictés par des impératifs financiers.[/pullquote] François Jalinot constate plus généralement que la capacité d’autofinancement du port s’est considérablement réduite « avec l’arrêt de la manne pétrolière. Ils sont amenés à faire des choix beaucoup plus drastiques, liés également à la baisse des moyens des collectivités. Les choix de la façade littorale vont être dictés par des impératifs financiers. D’après ce que j’ai compris, les transferts des flux (il reste le trafic avec l’Algérie sur la zone) vers le cap Janet, les évaluations et les choix financiers doivent être terminés d’ici la fin de l’année, tant au niveau terrestre que nautique. A partir de là, ils présenteront (le port, NDLR) dans le cadre de la charte ville-port les enjeux techniques et financiers. Tout cela va jouer sur la libération de la partie sud des quais » observe le directeur général d’Euroméditerranée.
Un pôle de la grande plaisance sur les quais, entre Joliette et Mucem ? François Jalinot insiste une nouvelle fois (lire notre précédent volet) : « Euroméditerranée ce n’est pas qu’un projet immobilier, c’est un projet économique. Il y a une filière de réparation de yachts de grande plaisance qui fonctionne bien, et visiblement il y a de la place pour tout le monde avec (outre Marseille, NDLR) les pôles de La Ciotat et de Saint-Mandrier. Ce qui nous manque, c’est une capacité à accrocher ces bateaux pour qu’au-delà de la peinture ou de la réparation d’une hélice ou d’un moteur, ils fassent un arrêt plus long pour des travaux techniques, en électronique, en radar, décorations etc. Pour cela, il faut accrocher les équipages pour l’hivernage. Or actuellement lorsqu’ils sont sortis des bassins, on les met dehors parce qu’il n’y a pas de possibilités de les hiverner, c’est à dire d’héberger les équipages et leurs familles. C’est une filière économique qu’il faut aussi structurer et accompagner. C’est une piste intéressante à étudier. »
Une piscine sur Euromed 1, Arena sur Euromed 2 : réflexion en cours et arbitrages de la Ville attendus. Concernant la construction d’une piscine, Laure-Agnès Caradec précise que le principe doit être voté en conseil municipal quelques jours après (conseil municipal du lundi 8 février, NDLR) mais que pour l’heure son emplacement n’est pas déterminé. L’actuel emplacement du Dock des Suds a été évoqué mais c’est seulement une hypothèse (lire la suite de notre série). Quant à une éventuelle future Arena (salle de spectacles), évoquée à cap Pinède, Laure-Agnès Caradec botte également en touche : « Il y a une réflexion sur un pôle événementiel à l’échelle de la Ville dont on attend aussi les arbitrages. En tous les cas il y aura un équipement fort sur Euromed 2. Est-ce que c’est sous forme d’Arena ou quelque chose d’approchant, c’est en cours de réflexion. »
Quid de l’installation d’un futur casino ? Le groupe Joa intéressé par Marseille, François Jalinot séduit .[pullquote]Pourquoi n’accueillerait-on pas à Marseille ces gens qui ont la capacité et la volonté d’investir ?[/pullquote] Parmi les serpents de mer, l’installation d’un casino sur le périmètre revient régulièrement sur le devant de la scène, depuis que le maire de Marseille Jean-Claude Gaudin a levé son interdiction de principe. « Vous avez vu que la Seyne-sur-Mer vient d’ouvrir un casino avec le groupe Joa. Un casino nouvelle génération avec la possibilité d’ouvrir sur un public très large et très ouvert sur la mer. Il y a ainsi la possibilité de jouer dehors, bien dans l’esprit « loisirs.» Donc pourquoi Marseille et sa façade littorale ne bénéficieraient pas d’un établissement de ce type ? Sachant que des gens comme Joa ont déclaré qu’ils seraient tout à fait intéressés par une implantation à Marseille. Les études se poursuivent » explique François Jalinot. Et d’insister : « Pourquoi n’accueillerait-on pas à Marseille ces gens qui ont la capacité et la volonté d’investir pour porter ce type d’équipements? Cela complèterait bien l’offre culturelle, qui est très importante, et l’offre commerciale, par une offre de loisirs qui rendrait ce périmètre encore plus attractif, notamment pour le développement du tourisme. »
Un grand aquarium : trouver le gros poisson.
Didier Réault, l’adjoint à la mer, en rêve, mais visiblement le dossier n’est pas très avancé. Laure-Agnès Cardec souligne que c’est d’abord « un projet qui doit être porté par des fonds privés. C’est un investissement privé. La complexité ce n’est pas de dégager du foncier, c’est de trouver un opérateur qui aura un montage financier équilibré qui permettra d’investir suffisamment pour avoir un aquarium de grande qualité et permettant une réelle plus-value à Euromed. »
Multiplexe de cinémas Besson : début des travaux espérés au second semestre 2016.
Cette fois, François Jalinot y croit. Le multiplexe de Luc Besson positionné au coeur de la « skyline », entre la tour La Marseillaise et Euromed Center devrait commencer à sortir de terre d’ici la fin de l’année. « A ma connaissance, on est sur un démarrage des travaux début du second semestre 2016. Pour une livraison deux ans après. Il y aura un jardin sur le toit mais pas de dauphins. Le projet est dans les grandes lignes resté le même que celui du début. On a pris 7 ans de recours ! Les permis de construire seront signés fin février. » Mais il y a ensuite de nouveaux délais de recours, observe François Jalinot qui demande, non sans humour, de ne pas faire trop de bruit sur le sujet afin de ne pas réveiller les ardeurs procédurières des professionnels du secteur…
Toute la semaine notre série : Euroméditerranée, les grands enjeux de 2016
Hier : Euroméditerranée 2016 (1/5) : Euromed’ 2 entre en phase active
Demain : Euroméditerranée 2016 (3/5) : Mourepiane, rue de la République, Docks des suds, les dossiers sensibles…